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Les surprenants bienfaits du nerf vague

Découvrir de nouvelles dimensions d’espace au sein de notre expérience immédiate constitue la base de la santé et de la croissance personnelle.
Cette sensation de notre propre corps constitue notre expérience la plus intense de bien être.

Tout au fond de notre corps existe un processus de régulation automatique qui se déclenche avec la sensation d’ouverture qui vit au coeur de l’être et l’englobe tout entier.
Une intelligence créatrice est en action, et, paradoxalement, elle se cache dans un nerf nommé pneumogastrique ou encore nerf vague.

Comment mettre en action le système nerveux parasympathique.

Les neurones liés à ce système résident surtout dans certains nerfs crâniens comme le nerf pneumogastrique, qui prend sa source dans le tronc cérébral et dans la région lombaire de la moelle épinière.

Les ganglions parasympathiques ne suivent pas la colonne vertébrale mais se trouvent à proximité des organes sur lesquels ils agissent. Les impulsions provenant de ces ganglions réduisent le rythme cardiaque, dilatent les vaisseaux sanguins, accroissent les contractions péristaltiques, et contractent les voies aériennes des poumons.

Le nerf ou du moins cet ensemble de ganglions obligent le corps à ralentir pour retrouver son équilibre. Mais en fait, comment parvenir à éprouver les effets induits par le déclenchement de ce système sans le sacré saint concours d’un psychologue, d’un comprimé de valium ou d’un ostéopathe ?

Il faut devenir attentif ! L’attention c’est le secret !

Qui n’a jamais vécu des moments de tension extrême où notre attention- commandée par le système nerveux sympathique- se focalise automatiquement sur la cause supposée de notre tension, ni éprouvé les pensées et sentiments obsédants et ainsi que les symptômes qui en découlent ?

Il y a dans cet état une expérience de soi tellement étroite que nous nous sentons prisonniers des circonstances externes.

Apprendre à se relaxer dans ces pires conditions suppose de savoir essentiellement travailler sur notre attention, pour l’élargir aux parties de nous-mêmes qui sont plus relax.

Le ressenti de soi dans une partie du corps qui est détendue est notre choix.

Alors, vous fermez les yeux et vous vous mettez dans une zone confortable du corps. Une fois cette détente localisée, jouissez-en, en la laissant s’approfondir et s’étendre d’elle-même à tout le corps. La détente n’est pas un état de paresse. C’est guetter l’action du parasympathique.

Le nerf vague n’est-ce pas un peu vague ?

Et oui, pour arriver à déclencher l’action du parasympathique il faut utiliser le mouvement du diaphragme.

Le nerf vague passe exactement au niveau du diaphragme ; partant de la tête au cou, puis la poitrine, il plonge dans l’abdomen. Son travail principal consiste à assurer la médiation du système nerveux autonome qui comprend les systèmes nerveux sympathique-  » combat ou fuite » et parasympathique  » repos et digestion ».

L’attention est l’outil le plus puissant de l’esprit humain et nous pouvons la renforcer avec des pratiques comme l’exercice et la méditation, on peut aussi la modifier avec des produits pharmaceutiques.

Mais cependant le seul outil puissant en ce domaine est la respiration.

Le système nerveux parasympathique régit les sensations de faim et de satiété, le flux de la salive et des enzymes digestives, la réponse à la relaxation et de nombreux aspects du bon fonctionnement des organes. Se concentrer sur la respiration diaphragmatique nous permet de réguler à la baisse le nerf vague, ce qui fait que le système nerveux parasympathique devient dominant.

La respiration superficielle, l’hyperventilation et paradoxalement la rétention du souffle déclenchent le système nerveux sympathique dans une réponse  » combat ou fuite ».
Le système nerveux sympathique activé amène le foie à rejeter du glucose et du cholestérol dans le sang, la fréquence cardiaque augmente, il n’y a plus de sensation de satiété et le corps anticipe une ressource pour l’activité physique qui pour nos ancêtres accompagnait un combat physique.

Alors que se passe-t-il quand, lorsque la seule activité physique consiste à rester assis et à répondre au courrier électronique ?
Nous sommes « mobilisés » pour…. aller nulle part.

Mobiliser le para-sympathique par le souffle de vie

 » Le souffle est guidé par la pensée et la pensée est guidée par le souffle » dit  » Le Secret de la fleur d’or » ancien texte taoïste.
En fait ce n’est pas l’oxygène dont il s’agit, mais du contrôle de la respiration, fondamental pour la médecine chinoise depuis l’Antiquité.
Agité, chaotique et rapide et tout l’organisme bascule dans l’anxiété. Posée, régulière et lente, la respiration entraîne Paix et Repos de l’Esprit .
La réguler est l’une des clé du Qi Gong.

Un fabuleux équilibre entre le système sympathique et parasympathique.

Le premier dirige l’attention du corps vers l’extérieur et le met en état d’alerte: décharge d’adrénaline, accélération du coeur, hausse de la pression artérielle et musculaire.
Le second détourne l’attention du corps vers l’intérieur et fait baisser les défenses: flot d’acétylcholine, ralentissement du coeur, baisse de la tension, relaxation avec un état de paix interne.

C’est notre façon de respirer qui aide l’un de ces systèmes à dominer l’autre à un moment donné. Ainsi quand l’inspiration et l’expiration se localisent au niveau des clavicules et de la cage thoracique (comme si on avait un corset serré un peu trop à la taille) c’est le système nerveux sympathique qui prend les commandes.

  • Rapide, haletante (même sans effort physique) cette respiration réduit à néant la contribution du système parasympathique. Au pire elle déclenche une violente attaque d’anxiété au mieux elle nous rend sensibles aux agressions et tentations extérieures (d’où irritabilité, peur et fuite devant un incident mineur, désir compulsif d’un tranquillisant, d’une cigarette, d’un verre d’alcool).
  • A l’inverse une respiration lente et au fond des poumons (le bas) fera jouer le diaphragme qui fait sortir et rentrer l’abdomen avec le va et vient du souffle (main à plat sur vos hanches, vous sentez vos pouces s’écarter de vos doigts à chaque inspiration).
    Le système parasympathique quand il domine bloque les effets anxiogènes du sympathique: la tension du corps se relâche alors pour chaque expiration. C’est comme cela qu’on entre dans la sensation de son corps.

Sentez, sentez votre corps

Posez vos mains au bas de votre poitrine, la partie inférieure touchant le bas des côtes les plus basses, le bout du majeur de chaque main se rejoignant à la base du sternum. C’est à cet endroit que le diaphragme s’attache aux côtes.

La partie centrale du diphragme se trouve en fait plus haut, au niveau de la pointe des seins environ. Observez votre respiration.

Sentez dans quel sens le diaphragme bouge sur l’inspir et sur l’expir.
Ne forcez rien, ne changez rien; contentez vous d’observer et de ressentir.
Puis maintenant soyez vigilant à votre inspiration lente lente lente…un peu comme la vitesse d’un escargot qui avance. Ne bloquez pas, expirez tout aussi lentement mais avec pour objectif que le temps d’expir soit deux fois plus long que l’inspir.

Là, si vous pratiquez cela pendant 10 minutes seulement, le parasympathique s’active et avec lui une multitude de bienfaits.

La respiration Buteyko où seul le diaphragme fonctionne sans aide des autres muscles respiratoires du thorax et du ventre active le parasympathique de manière heureuse et bénéfique.
D’ailleurs pour moi, les guérisons liées à cette méthode sont liées principalement à l’activation du parasympathique avec l’appui du CO2 qui diffuse alors lentement ses bienfaits dans les vaisseaux et non brutalement quand il y a des apnées de l’écran.

Tout bébé nous savions bien respirer.

Dès la naissance les enfants respirent par l’abdomen, ils pratiquent spontanément la méthode de ce que les taoïstes nomment la respiration naturelle. Puis presque tous, à l’âge adulte nous respirons tous avec le thorax plutôt que l’abdomen et c’est cela qui est pure folie.

Roland Reymondier

A lire:

https://www.planetesante.ch/Magazine/Psycho-et-cerveau/Mecanismes-du-cerveau/La-medecine-surfe-sur-le-nerf-vague