Le microbiote: une découverte étonnante pour l’autisme, la santé des nerfs et du cerveau

02_0Photo Biocodex-microbiote – En 2013, Emeran Mayer a observé pour la première fois en IRM fonctionnelle que la consommation de lait fermenté (enrichi en probiotique) pendant trente jours, modifie l’activité des régions cérébrales qui contrôlent la gestion des émotions et sensations. En fait, il s’agit là de passer à un stade où l’on pourrait disposer de « psychobiotiques », en fait de

bactéries vivantes ayant un effet positif sur la santé mentale.

L’autisme pourrait en fait bénéficier d’une meilleure connaissance du Microbiote c’est à dire cet ensemble de bactéries que nous hébergeons tous dans notre intestin et qui semble jouer un rôle si fondamental pour notre santé.

Lors du premier symposium international « Microbiote pour la santé et la maladie » consacré à ce trouble en 2014, les chercheurs ont établi que les enfants autistes souffrent d’un taux élevé de problèmes digestifs (constipation et diarrhée) et leurs symptômes digestifs sont nettement corrélés à la sévérité de la pathologie. Ainsi, un traitement oral avec une souche de Baceroides fragilis humaine fut administré à des souris au comportement autistique et cela avait fait reculer leurs anomalies digestives…. Actuellement des essais cliniques importants suivent cette piste.

Un espoir pour la maladie de Parkinson

La gravité des symptômes parkinsoniens serait également corrélée à la concentration de certaines bactéries intestinales, les entérobactéries. Selon Filip Scheperjans, chercheur au département de Neurologie de l’Hôpital universitaire d’Helsinski (Finlande), le dysfonctionnement gastro-intestinal — la constipation notamment — précède souvent de plusieurs années l’apparition des symptômes moteurs au cours de la maladie de Parkinson. Il suggère que le microbiote pourrait ainsi constituer un bon biomarqueur précoce de la maladie (Movement Disorders, 2015).

Une piste sérieuse à l’encontre de la sclérose en plaque

Enfin, en Irlande, à l’université de Cork, l’équipe de John Cryan a découvert que le microbiote était nécessaire à la souris pour réguler les gènes de la myélinisation (maturation des fibres nerveuses) du cortex préfrontal, région clé du cerveau pour les fonctions cognitives supérieures. « Il est probable que des signaux envoyés par l’intestin au cerveau freinent les processus de myélinisation, affirme-t-il. Le microbiote est donc une cible thérapeutique potentielle pour les troubles psychiatriques impliquant ce fonctionnement » (Transl. Psychiatry, 2016). Un espoir pour la sclérose en plaques, où les défenses immunitaires s’en prennent aux cellules chargées de la myélinisation du cerveau.

Les recherches sur les nombreuses implications du microbiote sur la santé ne font que commencer. « Nous n’en sommes qu’aux balbutiements, confirme Sylvie Rabot. Mais une chose est déjà sûre : prendre soin de son microbiote ne peut être que bénéfique pour la santé en général et le cerveau en particulier. »

Vous êtes en mesure de comprendre à quel point la science actuelle remet en question le dogme pasteurien sur le danger des microbes. Aujourd’hui, on comprend mieux le fait que l’on a plutôt intérêt à fournir des micro-organismes qui vont permettre de rendre vivant ce milieu qu’on nomme Microbiote…

On s’est vraiment rendu compte qu’une alimentation très proche de la vie biologique sur terre procurait une vitalité du Microbiote propre à maintenir une santé optimale.

Il n’y a pas une seule maladie dans laquelle le microbiote ne soit pas incriminé. Ces découvertes récentes remettent toutes en question nos savoirs hérités de plusieurs décennies de pratique pasteurienne tant au niveau de la santé, qu’au niveau de l’alimentation quotidienne.

Acteur-Nature