Faire germer du blé, une tradition de Noël en Provence !

465px-Crèche_provençale_santons_Paul_FouquePhoto santons Wikipédia – Le docteur Tal Schaller était loin d’être né que, déjà en Provence et ce, dès l’Antiquité, on pratiquait la germination du blé.
C’est très exactement le 4 décembre que commencent les traditions liées aux Noël provençaux qu’on désigne là bas sous le nom de calendales. En fait, cela correspond au moment où l’on plante le blé. Cette tradition nous vient

des Romains mais elle a été adaptée pour les chrétiens. Les paysans du Moyen Age voyaient dans une bonne germination le signe de la fertilité et de la récolte prospère pour la nouvelle année. Traditionnellement, cela se faisait avec trois coupelles qui symbolisent dans la tradition chrétienne la sainte trinité.L’usage des lentilles et des pois-chiches était aussi admis. La coutume populaire y appose l’adage « Quand lou blad vèn bèn, tout vèn bèn ! » : Quand le blé vient bien, tout vient bien ! (Blé bien germé, c’est la prospérité pour toute l’année).

330px-Blé_de_la_Ste_BarbePhoto Wikipédia – En fait, cette tradition prouve que le christianisme a su adapter les fêtes romaines antiques qui voyaient dans la fin de l’année le cycle d’une mort et celle d’une renaissance. Ces coupelles, représentant la Sainte Trinité, font ensuite partie de la décoration de la table de Noël au soir du 24 décembre, lors du Gros souper. Le 25 décembre, la maîtresse de maison orne ces blés de rubans jaune et rouge. A compter du 26 décembre, les coupelles sont disposées près de la crèche, et jusqu’à l’Épiphanie. Les blés sont enfin plantés en pleine terre.

La légende de la Sainte Barbe (version provençale)

Le 4 décembre, c’est la Sainte Barbe, une jeune fille belle et qui fut en son temps très courtisée en Provence… Seulement, au grand dam de son père, elle préféra se consacrer à Dieu . Son père qui ne l’entendait pas de cette oreille la fit enfermer dans une tour où elle réussit cependant à recevoir un enseignement chrétien et à se faire baptiser. Apprenant cela, son père la menaça de son épée. Elle réussit à s’enfuir et se réfugia dans le creux d’un rocher qui, selon la légende, s’entrouvrit pour lui donner asile. Mais, elle fut dénoncée par un berger qui reçut comme punition la transformation de son troupeau de moutons en sauterelles. Elle se retrouva alors emprisonnée et dû renoncer au christianisme et ainsi épouser un païen. Ne voulant toujours pas renier sa foi, elle fut ainsi victime de nombreuses tortures; et finalement, son père lui trancha la gorge. Ce dernier fut alors frappé par la foudre. Tel fut semble-t-il son châtiment céleste. Certes, cela n’est qu’un légende.

Cette tradition indique, s’il en est, l’importance que cette céréale, le blé, avait aux yeux des paysans qui à cette époque n’avaient que de faibles moyens. Pour eux, nul doute, cela symbolisait la vie au même titre que la naissance de Jésus.

Acteur-Nature

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