Mettre fin à l’angoisse par la raison

Photo Les Editions de l’Homme – Existe-t-il un sentiment plus désagréable que l’angoisse, l’anxiété et cette sensation d’être menacé par des dangers auxquels on ne pourrait échapper et qui semblent soudain sur le point de s’abattre sur nos têtes ?
Les conséquences physiques sont trop bien connues: souffle court, palpitations, boule dans la gorge, la poitrine.
L’anxiété,  où prend-elle naissance ?

Ce n’est pas la situation comme telle qui la forme mais nos idées, nos croyances et nos perceptions par rapport à cette situation. Cependant pour que cette anxiété soit ressentie deux idées doivent être là:
1) Un danger me menace.
2) je suis plus ou moins capable d’y faire face.

Plus le danger sera perçu comme important et plus on aura l’impression d’être incapable d’y faire face alors cette anxiété sera toujours plus intense. Et pourtant …Si on voit un danger énorme pour lequel on se sent compétent pour y faire face l’angoisse sera bien moindre. Alors, si le danger est perçu comme très peu menaçant et que, bien entendu, on se sait bien à même d’y faire face, l’angoisse sera très très faible.

Voici un modèle général de la méthode proposée par Lucien Auger, un psychologue de Montréal :

 » Un événement se produit dans ma vie à propos duquel je me sens troublé émotivement:
J’observe quelles idées habitent mon esprit à l’occasion de cet événement, quelle perception j’en ai, la manière dont le monde est en fait.

Si je constate que mes idées sont réalistes, j’en conclus que mon trouble est fondé et il ne me reste qu’à tenter de changer l’événement qui est l’occasion de mon trouble ou, si cela n’est pas possible, à l’endurer le plus patiemment possible en évitant de l’amplifier ou de le déformer.
Il est surement intéressant de lire l’ouvrage de Lucien Auger  » S’aider soi-même », afin de profiter de cette lecture non pour régler le seul problème auquel on peut être actuellement acculé, mais un ensemble de problèmes dont on pouvait par ailleurs ignorer l’ampleur.

Ce sont les pensées parasites qui engendrent des émotions, ces émotions conduisent à l’angoisse.

Quand nous sommes confrontés à une souffrance quelconque, les idées parasites sont celles qui viennent se rajouter à notre problème et qui génèrent l’angoisse et elles s’apparentent à des phrases de ce type:

 » *C’est toujours à moi que cela arrive.
* Ma vie est un long calvaire.
* La chance c’est toujours pour les autres.
* Il y a quand même des gens qui ont bien moins de problèmes.
* Je suis dans une impasse.
* Ce type dans ma vie est un vrai boulet. « 

Les pensées du genre  » Avec l’enfance que j’ai vécue, je ne peux pas m’attendre à être autrement que je suis »  » Avec le conjoint que j’ai, je peux pas être autrement »
Les pensées qui gravitent sur  » c’est la faute des autres si je suis comme cela »  » c’est pas si facile »  » je suis une misérable »  » avec ce que je vois je ne peut être comme je suis »  » c’est trop difficile »  » je suis comme je suis ! »  » je suis une misérable qui vis avec un type qui pense qu’à lui » sont toutes nuisibles et conduisent à créer une situation générant l’angoisse.

S’aider soi-même

L’ouvrage de Lucien Auger est basé sur une psychologie bien antérieure à celle de Freud, Jung, Adler et tous les autres qui nous font croire que nous sommes  » déterminés » par notre « inconscient » et seulement par des éléments sur lesquels nous n’avons aucune prise.
L’abord de Auger est en fait celui des stoïciens qui dans l’Antiquité avaient décidés que leur sort dépendait d’eux seul et non d’un déterminisme lié au passé, aux autres, (aux parents, enfants, conjoints) et inconscient quelconque.

Cette philosophie existentialiste repose sur une coopération avec le destin. En effet le stoïcisme repose sur la différence, cruciale, entre ce qui dépend de nous et ce qui n’en dépend pas.. Seules nos actions et opinions dépendent de nous; l’ordre du monde, lui, dépend du destin contre lequel il est vain de lutter. C’est pour cette raison que nous devons modifier nos opinions (cela ne dépend que de nous) afin d’approuver ce qui nous arrive, puisque ce qui nous tombe dessus (agréable ou douloureux) est voulu par la providence.

En fait, cet art de vivre, n’est pas une forme de retrait du monde, c’est une acceptation paisible et détachée, qui, lorsqu’elle se fait sans ce perpétuel flot de pensées qui tournent en rond dans le mental, permet de vivre dans une forme de  » tranquillité de l’âme ».

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https://www.lexpress.fr/culture/livre/le-stoicisme-ou-l-anti-resignation_818904.html
http://www.viatertia.fr/article-stoicisme-43275603.html
https://www.rts.ch/info/culture/9396475-le-stoicisme-philosophie-antique-de-la-sagesse-et-du-bonheur-au-quotidien.html

Roland Reymondier

Note de l’auteur: je vous recommande de demander ce livre à votre libraire qui se fera un plaisir de vous l’obtenir dans les meilleurs délais.