Le Thé des Alpes: Sideritis hyssopifolia

Cette plante aromatique de la famille des Lamiacées est connue sous différentes appellations : Crapaudine des Alpes, thé des montagnes, Crapaudine à feuilles d’hysope, hysope jaune. Le nom de thé des Alpes est très usité en Dauphiné mais il peut prêter à confusion avec d’autres plantes comme la dryade octopétale (Dryas octopetala) appelé aussi « thé suisse ».

the des Alpes

D’autres, plantes sont ramassées dans les pâturages des montagnes du Dauphiné  et sont employées
sous le nom de « thé des Alpes » , il s’agit de l’Anthyllis vulnéraire   (Anthyllis vulneraria) qui était utilisée
pour soigner les contusions et les blessures et de l’alchemille des Alpes (Alchemilla alpina) appelée aussi
« argentine » à cause de l’aspect argenté et soyeux de la face inférieure de ses feuilles. Dans les Alpes de Maurienne , le thé était parfois remplacé par la véronique d’ Allioni (Veronica Allionii ) :  dédiée par Dominique Villars au botaniste piémontais du XVIIIe siècle Carlo Allioni et appelée aussi tisane des chamois, elle servait à préparer des tisanes apéritives et digestives, considérées comme efficaces contre la toux et les refroidissements.

PROPRIETES DU SIDERITIS A FEUILLES D’HYSOPE :
Parfois indiqué comme remède de fatigues passagères, la crapaudine est surtout utilisée pour ses propriétés fébrifuge, antispasmodique, expectorante et digestive.
Les tisanes sont recommandées pour les refroidissements et contre l’encombrement bronchique. Comme pour d’autres plantes issues de la médecine populaire, nous
ne disposons  pas d’informations suffisantes sur les composants actifs pour pouvoir valider ces usages.
Traditionnellement, la plante n’est pas utilisée sur de longues durées et il convient de respecter cette
Recommandation.
NOTEZ LE
Depuis la création de la Réserve naturelle des Hauts de Chartreuse, la cueillette du thé des Alpes et celle de la vulnéraire des Chartreux est tolérée à des fins de consommation familiale mais dans la limite de ce que la main        peut contenir et une autorisation préfectorale est nécessaire dans le cadre d’une cueillette réalisée à des fins commerciales.

Le Sideritis à feuilles d’hysope est un sous arbrisseau vivace à feuilles ovales ou spatulées. Les fleurs jaunâtres  sont disposées en épis court assez denses. Le calice à poils appliqués est surmonté de dents aiguës à pointe fine piquante au toucher. Cette plante aromatique à odeur citronnée et légèrement mentholée agréable lorsque l’on froisse ses feuilles se rencontre dans les rocailles sèches calcaires de plusieurs massifs montagneux comme les Alpes, le Jura et les Pyrénées. Dans notre région, on la rencontre surtout en Chartreuse en général à partir de 1500m et jusqu’à 1800 m d’altitude.
De juillet à fin août, la plante fleurie était ramassée traditionnellement pour être utilisée en tisane mais surtout sous forme de liqueurs destinées à lutter contre les « coups de froid ». A l’instar de la vulnéraire des Chartreux  ou du genépi, les montagnards tenaient en grande estime les plantes capables de faire face rapidement aux affections liées au climat froid et humide .On redoutait qu’un simple rhume puisse se transformer en pneumonie mortelle et il était logique de vouloir évacuer la maladie hors du corps et de « tirer le froid »  avec une plante qui « réchauffe ».
De nos jours, la plante n’est plus guère utilisée pour atténuer les symptômes du rhume et de la grippe mais on confectionne toujours de liqueurs « maison » au goût agréable ; il est  d’ailleurs probable que cette plante entre dans la composition tenue secrète de la « Grande Chartreuse »….

RECETTE TRADITIONNELLE
Pour 1 litre d’eau de vie
40 tiges fleuries de crapaudine
(soit environ 10 à 15 gr)
40 morceaux de sucre (on peut en mettre moitié moins)

Laisser macérer 40 jours
Filtrer et mettre en bouteille