BONNE ET HEUREUSE ANNÉE 2013 !

014 (800x600)Les fêtes sont passées. Après le tourbillon des réjouissances du mois de décembre, janvier s’annonce pour beaucoup de gens comme un mois qui sera long, sombre, et même absurde. Les sourires, les cadeaux, les compliments, les étreintes, échangés lors des multiples rencontres familiales ou autres, leur paraissent futiles si pas hypocrites, maintenant que le sapin a été dépouillé et  que les lumières ont cessé de scintiller…

On sait que janvier débouchera sur février, le mois de la prévention mondiale du suicide, ce fléau qui, selon l’OMS, a augmenté de plus de 60% dans le monde en 45 ans. Il ne peut y avoir de réelle prévention sans une juste compréhension des causes d’un problème, et je me permets d’avancer que l’idée du suicide doit être confrontée au mois de janvier afin de ne pas passer à l’acte en février.

Pourquoi cette mélancolie après tant de rires et d’animation ? Le stress excessif de toute cette joie, qu’elle ait été authentique ou artificielle, peut mener directement à la dépression, une dépression particulière que le Dr A. Hart nomme « dépression de l’après-décharge d’adrénaline  » caractérisée par une grande fatigue, aussi appelée fatigue centrale. Cette dépression est particulièrement fréquente chez les hommes qui carburent à l’adrénaline, l’hormone-clé du stress dans notre corps. L’adrénaline donne énormément d’énergie, et procure un sentiment d’exaltation et de griserie. Elle fournit une vitalité accrue, amortit la douleur morale ou physique, et procure une profonde euphorie au point de devenir pour beaucoup leur plus grande dépendance cachée…

Cette dépendance comme toutes les autres dépendances est dangereuse. Elle peut provoquer une crise cardiaque précoce, mais surtout un épuisement des surrénales, cause directe d’une dépression qui s’exprimera par une mauvaise humeur qui transforme en ours grognon bien des hommes en ce mois de janvier : voilà qu’ils ont de la difficulté à se mettre en train le matin et augmentent leur consommation de café; ils refusent de se reposer car dès qu’ils ralentissent quelque peu leur rythme de travail, ils craignent de s’effondrer de fatigue; ils angoissent de ressentir d’étranges sensations de picotements dans les bras et la poitrine, des brûlures dans le bouche et sous la plante des pieds, des fourmillements dans les jointures et les muscles; ils ressentent une intense irritabilité qui se déclenche à la  moindre contrariété, et qui installe un climat très tendu à la maison et au travail; ils deviennent la proie de sentiments de panique  qui surviennent à la suite d’activités banales et habituelles; ils expriment une profonde négativité accompagnée d’une conception lugubre de la vie, et il leur devient facile, si leur vie affective s’est dégradée suffisamment, de n’avoir plus que l’envie de rester couché et de ne plus vouloir rien faire. L’exacerbation de telles pensées et comportements peut mener à bien des ruptures, des drames, des suicides, tous tragiquement inutiles, et pouvant être évités au début d’une nouvelle année.

COMMENT ?

Le Dr A. Hart, dans son livre La dépression au masculin1, explique que de coopérer avec sa dépression de l’après-décharge d’adrénaline est la meilleure façon d’en guérir.  En effet, au lieu de chercher à se fouetter pour produire un peu d’adrénaline en prenant de plus en plus de caféine et de sucre,  ou en se traitant personnellement de tous les noms, il faut accepter les messages que notre corps nous donne : il est fatigué, il a besoin de repos. L’humeur provoquée par l’effondrement des surrénales s’impose délibérément pour nous ralentir afin que la guérison puisse se produire plus rapidement. La mauvaise humeur nous force à nous isoler, la perte d’intérêt nous empêche de commencer une nouvelle activité, le manque d’énergie nous garde tranquille. Ainsi, les surrénales peuvent se retaper dans la mesure où l’on accueille sa dépression comme un phénomène salutaire et positif, signe d’un accomplissement réel : oui, on peut ralentir son tempo, on peut flâner quelque peu, s’adonner à des activités routinières qui ne demandent pas d’effort réel (j’aime bien laver mes vitres et dépoussiérer mes meubles), on peut prendre le temps de lire un bon livre et on peut, une fois de plus se pencher sur les lois de la vie2 et en retirer toute la puissance de guérison physique mais aussi émotionnelle, mentale et spirituelle qu’elles favorisent.

Si en ce mois de janvier, vous vous sentez déprimé, acceptez ce sentiment comme faisant partie du retour à la normale. Il n’a pas d’autre signification.  Et surtout, ne croyez pas à toutes ces idées qui vous passent par la tête. À vous la santé totale2  et une très bonne nouvelle année !

Danièle Starenkyj© janvier 2013

Ecrivain et conférencière 

www.publicationsorion.com

Références

1. Dr Archibald D. Hart, La dépression au masculin, – une souffrance masquée -, Orion, 2002.

2. Starenkyj Danièle, La santé totale, – le mieux-être essentiel pour ceux qui recherchent bonheur, vitalité et longévité -, Orion, 2009.