Comment notre égocentrisme nous éloigne de la joie de vivre tout simplement

Le magnifique lac de Misurina dans les DolomitesUn chercheur scientifique, Lewis Thomas, pense que le besoin actuel de remplir nos journées avec la seule préoccupation de protéger notre santé et d’éviter la mort est devenu endémique dans notre société. Ironie du sort, le profond désarroi qui pousse tant de gens à acheter des centaines de livres d’autoguérison résulte en partie de la déception ressentie devant le message trompeur de ces livres.

Vous êtes peut-être étonné si nous écrivons que votre plus grande crainte- l’abolition de la perception physique de votre petit moi- est, en réalité ce qui pourrait être la source de votre plus grande joie.

Ce sont les exemples de moments où l’ego disparaît au profit d’une sensation de plénitude de tout l’être dans les rapports amoureux réussis, où on se donne totalement et avec tendresse pour ne faire qu’un avec l’être aimé qui apportent cette joie.

Pour le psychiatre Victor Frankl, la poursuite du bonheur est chose impossible car celui-ci survient comme un effet secondaire non calculé lors d’un engagement total dans une cause qui dépasse le moi.

L’importance que donne notre société au développement personnel et à l’un de nos désirs le plus cher – une vie meilleure et plus longue – nous a finalement mis face à l’une de nos plus grande peur: la perte de notre égo.

Nous essayons de dépasser nos concurrents, de nous assurer une longueur d’avance sur les autres, de gagner notre part du gâteau et de nous hâter d’avoir ce qui nous est dû.

Pourtant nous le constatons toujours, se laisser porter par le courant de la vie, procure une immense satisfaction. C’est un état caractérisé par l’impression d’être immergé dans des activités qui donnent du prix à la communauté, qui apporte de la joie.

Le seul souci de soi, peut être compris comme une mise en valeur de l’ego, la recherche d’une parfaite autonomie et l’obtention, grâce à de durs efforts, de ce que l’on croît nous être dû.

Vous pouvez être sûr que vous vous éloignez d’une vie heureuse quand une grande partie de votre temps est employée dans des activités centrées sur votre petit Moi.

En l’espace de quelques années, nous sommes passés d’une société régie par un code basé sur la retenue et l’humilité à une société axée sur l’arrogance, l’égoïsme et l’esprit de possession.
Ayant tout misé sur la consommation, celle-ci est devenue notre unique préoccupation.

Comme des enfants gâtés, nous nous insurgeons contre nos dirigeants qui, en étant notre reflet, sont aussi des enfants des grands enfants gâtés, et se comportent comme nous.

Moi, toujours moi. Nos dettes personnelles sont allées de pair avec la dette nationale…
Il nous suffit de regarder nos demeures et ce qu’elles contiennent, elles sont remplies du sous sol au grenier de plein de choses que l’on se doit de protéger …Plus le petit moi règne en maître, plus il pense devoir protéger ses biens et plus il devient nerveux.
Actuellement, on arrive à plus dépenser en matériel de protection qu’en impôt pour les forces de sécurité, hommes et femmes chargés de la sécurité publique.

Il y a un tel engouement pour le bonheur, à tel point qu’il pousse des gens à méditer pour son obtention sans savoir que cet état est obtenu simplement quand on ne le cherche pas et que ce sont nos désirs humains insatiables qui nous conduisent dans un univers cauchemardesque.
Notre moi profond est non égocentrique et connaît nos vraies ressources du bonheur humain qui sont présentes dans nos frères les humains et toutes les beautés naturelles du monde.

Acteur-Nature