Le foie surmené: ce qu’il faut savoir Dr JL Dervaux – La période des fêtes à venir et des festivités gastronomiques qui les accompagnent est certainement le moment propice pour évoquer le surmenage hépatique et la fatigue fonctionnelle qui en découle. Sachant que l’insuffisance biliaire sécrétoire qui en est la principale conséquence peut se révéler être un état permanent. De quoi s’agit-il ? Nous parlons là d’une diminution temporaire ou prolongée de la fabrication et/ou sécrétion de la bile par le foie. Il s’agit d’une affection au stade fonctionnel en dehors de toute maladie du foie déclarée ou débutante : hépatite, sclérose Comment le reconnaître ? Les signes digestifs La douleur Sous costale droite Sourde, mal définie Gênante, voire sévère Passagère, répétitives, à l’occasion d’un excès, d’une contrariété Les rejets Nausées, vomissements bilieux Selles peu colorées, un peu grasses Autres signes Digestions difficiles et pénibles Constipation par manque de sels biliaires Associations possibles avec intolérances alimentaires : graisses, chocolat… Les signes d’accompagnement Mauvaise haleine, langue « chargée » Migraines, subictère conjonctival Allergies alimentaires : crises d’urticaire Poussée d’eczéma Signes de retentissement général Troubles du sommeil, fatigue matinale Diminution d’appétit, amaigrissement Caractère parfois irritable ou mélancolique Signes d’alarme Une majoration des signes, l’apparition d’une jaunisse ou d’une fièvre doit impérativement amener à faire appel au professionnel de santé compétent, afin de prendre les décisions qui s’imposent. Les examens complémentaires Tant au niveau du sang que des selles sont normaux ou à la limite supérieure de la normale. Quelles sont les causes ? Elles sont, bien sûr, nutritionnelles : Trop gros volume alimentaire Nourriture trop riche en graisses surtout si elles sont animales et surtout si elles sont recuites, consommation d’alcools forts, lors de repas d’affaires par exemple. Mais il existe aussi des facteurs psychiques favorisants : anxiété stress, tout particulièrement. Cette fatigue hépatique, aussi appelé « petit hépatisme » touche surtout adultes et seniors avec une discrète prédominance masculine et parfois des antécédents de fragilité hépatique familiale. Assurez la prise en charge ! Buts à atteindre Diminuer la surcharge hépatique Stimuler la production de bile Régulariser l’état général Remèdes alternatifs Oligoéléments : Manganèse : contre les crises douloureuses Soufre : comme détoxicant Homéopathie : Chélidonium ; Podophyllum ; Teucrium Plantes : – cholérétiques : artichaut ; boldo ; fumeterre – sédatives : houblon, passiflore, valériane – L’élixir du suédois est un excellent complément alimentaire pour les fêtes. Médicaments classiques – Cholérétiques : pour stimuler la sécrétion biliaire – Cholagogues : pour faciliter l’évacuation biliaire – Hépatotropes : pour protéger la cellule hépatique – Eupeptiques : pour faciliter la digestion Diététique correctrice Diminuer la quantité de nourriture Fractionner la nourriture dans la journée Alléger le dîner Diminuer les graisses animales et l’alcool Sans oublier : Les cures thermales de détoxication : Évian, Vittel, Vichy Relaxation et visualisation Massages stimulants foie et vésicule Acupuncture comme : – tonifiant de l’état général – stimulant de la fonction biliaire Pour l’essentiel : La fatigue du foie est, avant tout, liée au stress nutritionnel : surcharge alimentaire, nourriture trop grasse, excès d’alcools forts. Un terrain anxieux ou dépressif favorise toutefois les mauvaises habitudes alimentaires. La prise en charge devra tenir compte de ces deux facteurs. Dr JL Dervaux Ouvrage de référence : « Les maladies du foie et de la vésicule » ; Editions Dangles ; 2017