Consumérisme écologique: contradictoire voire scandaleux ! Quand, dans les années 1970, René Dumont, écologiste célèbre, se présente à l’élection présidentielle, ne le voit-on pas comme un Pierrot de la lune totalement « décalé » pour la société d’alors, prisonnière du grand Dieu Economie et des trusts pétroliers maîtres du monde? « En avance sur son temps, bien connu pour son éternel pull-over rouge, il surprend les Français en se montrant à la télévision avec une pomme et un verre d’eau, pour leur expliquer avec des mots tout simples combien ces ressources sont précieuses et en péril. Il prédit l’inévitable hausse du prix des carburants. La politique écologique française fondée par Dumont est contre la guerre, contre le capitalisme, pour la solidarité entre les peuples et prenant en compte le monde sous-développé. » (référence wikipédia) Aurait-il pu voir que quelques décennies plus tard l’écologie, du moins celle à laquelle il croyait, allait devenir un produit médiatique comme un autre. Aujourd’hui, les écrits journalistiques, financés par les industriels du monde de « la chimie » nous incitent à consommer « bio » ou « vert » et par une attitude moralisante à « respecter notre environnement ». Cependant, ne nous y trompons pas, le langage du « business », autrement dit de la marchandise a pour effet d’éloigner le consommateur que vous êtes des vrais enjeux liés à une politique vraiment écologique. Dans certains magazines féminins, la rubrique écologie flirte allègrement avec des sujets comme « beauté bio » , mode « écolo » et même « people et écologie ». A croire que Pamela Anderson toute « refaite » sur le plan de la chirurgie esthétique devient à elle seule la protectrice de la cause animale et pourrait sauver des millions d’animaux d’une lente disparition. Cependant, que les industriels se rassurent, elle n’éloignera pas le genre humain de l’esprit consumériste. .« Parfums bios », « laits hydratants bios », « nouveaux cosmétiques écolos », « soins verts », « soins écologiquement corrects », « produits de beauté indispensables et écolo », « shopping bio », « bronzage écolo », « soins bio et écolos » C’est ce type de discours qui prévaut dans la presse féminine très largement financée par « le non bio et l’argent du pétrole ». Mais, il y a plus grave encore, la réappropriation du discours écologique passe bien souvent par une mise à distance explicite de l’écologie militante. Voici ce qu’on peut lire dans un journal très actuel: « Loin de l’image ringarde de l’écolo post 68, les lignes bio s’imposent comme des références mode. Comment se traduit ce discours militant dans nos adresses préférées ? » Suivent quelques couplets relatifs aux« looks écolo » ou aux créateurs « soucieux de l’environnement ». On apprend au passage que « la protection de la planète et le développement durable sont devenues les priorités des industriels du textile»!!!… Pourtant, ne nous y trompons pas, ce sont les industriels de la consommation qui inspirent les écrits et qui n’ont qu’une préoccupation : la protection durable de leurs profits qui priment et primeront toujours, conditionnant sans cesse leurs décisions d’investissement dans le secteur qu’on nomme désormais « écologique ». Le système, tel qu’il est conçu aujourd’hui et défendu par de nombreux « évadés fiscaux », n’est pas prêt à remettre en cause un mode de production générateur du désastre écologique et humain qui est en train de prendre corps sous nos yeux. Que les médias nous exhibent le Prince Charles, Arnold Schwarzenegger, le Prince Albert 2 de Monaco, Leonardo Di Caprio, Cameron Diaz, Jenifer et même le Pape François ne changera rien au problème … Les subventions iront toujours vers l’agroalimentaire industriel, la chimie tirée du pétrole sera toujours aussi rayonnante, et les profits de certaines sociétés marchandes seront toujours aussi éhontés.. Nicolas Hulot qui se veut le chantre de l’écologie n’a-t-il pas une marque de produit de consommation qui porte le nom de son ancienne émission ? Nous voyons bien qu’actuellement le consumérisme est en train de faire de l’écologie un produit et non un objectif… Dans les année 1960 et 1970 les choses étaient claires et il n’y avait pas mélange des genres. L’écologie s’affirmait comme une rupture envers la société consumériste; l’écologie des années 1968 était militante et engagée et dépourvue d’intentions purement politiciennes. Voilà pourquoi elle était franchement subversive. Aujourd’hui, ne nous y trompons pas, c’est la marchandisation du monde qui le mène à sa perte … l’écologie, elle aussi, risque d’en faire les frais. Même si vous n’êtes pas un « papophile » convaincu, il nous faut rendre hommage au bel encyclique que François a fait sur l’écologie. Ce dernier fustige le pouvoir de l’argent et le désigne comme la source même du dérèglement climatique tel que nous le ressentons actuellement: à voir: http://reporterre.net/IMG/pdf/encyclique_franc_ois_en_franc_ais.pdf Pardon pour ce « coup de gueule » mais ça fait du bien. Attention ! Il est indéniable que de nombreuses PME dans notre milieu écologique et diététique sont par contre animées par la meilleure des volontés. Elles n’ont d’ailleurs, pour beaucoup d’entre elles, pas attendu la mode pour créer leurs produits. Il est plus que nécessaire de ne pas se faire embarquer par ceux qui ont le plus de moyens pour vous en mettre plein les yeux. Acteur-Nature