Respiration: des révélations à vous couper le souffle ! (Tome 2)

Photo site Samozdrav– Le mot respiration vient du verbe latin « spirare » et comporte un double sens qui le met en rapport d’un côté avec le vent, l’air ; et d’un autre côté avec l’esprit. Le mot « spiritus » d’origine latine veut dire souffle ou vent. La bible nous dit qu’après avoir façonné un être humain avec de la boue, Dieu lui insuffla dans la narine le souffle de vie et cet homme devint un être vivant.

On peut en dire autant de pneuma en grec, ka en égyptien, prana en sanscrit, chi en chinois, ki en japonais, yi chez les indiens d’Amérique du Nord.
Ainsi la respiration est associée au souffle, l’air, le vent mais aussi avec l’esprit, l’âme, l’énergie, le mouvement et la vie.
Dans la tradition soufie de l’Islam la pratique du Dhikr destinée à se rapprocher du Divin passe par l’expérimentation rythmée du souffle dans le corps.

En Inde, le Prâna désigne le souffle de la respiration transitant en chaque être humain via la respiration que le grand Souffle de vie de l’Univers nourrissant chacun de nous.

On pense souvent qu’il faut faire appel à d’autres cultures que la nôtre pour entrevoir le rôle fondamental du souffle. Pourtant les premiers chrétiens usaient de la pratique du souffle par la pratique de l’hésychasme.
C’est une tradition de prière chrétienne dont on trouve la trace dans l’orthodoxie orientale qui se confina essentiellement au mont Sinaï d’abord puis au Mont Athos ensuite dans le monde slave. Inaugurée par Evagre le Pontique au IV siècle, la littérature de cette tradition tient en quelques volumes qu’on appelle « la philocalie (Amour de la beauté).

L’hésychasme consiste à s’armer d’une forme de prière monologique qu’on vient à réciter continuellement et qu’on accorde avec profit au rythme de la respiration. Le pratiquant récite petit à petit cette prière continuellement c’est-à-dire au fil de ses activités quotidiennes. C’est un souffle qui s’accroche aux paroles de Jésus « prier sans cesse »

A voir l’état de santé et de longévité de certains moines, cette pratique du souffle donne une joie de vivre et une sérénité que nous pourrions être nombreux à leur envier.

La respiration : le lien subtil entre corps et esprit

Il n’est de respiration idéale que la respiration physiologique libérée de toute tension nerveuse et de toute contrainte vestimentaire : un bébé non contaminé par notre société folle, habillé amplement respirera de tout son corps, activant ainsi son diaphragme et mettant son corps en entier dans un mouvement subtil.
Plus tard, le stress, le manque d’exercice physique et une mauvaise posture vont contribuer à nous couper le souffle.
Alors, la respiration physiologiquement naturelle et fluide devient courte, désordonnée ou superficielle ou encore trop profonde et saccadée.
Une telle respiration perdurant pendant une longue période va peu à peu affaiblir le corps.

Emotions : elles modifient notre respiration

Presque tout le monde a éprouvé qu’une respiration change lorsque l’humeur change. Par exemple, lorsque nous nous trouvons soudainement dans une situation effrayante, notre respiration devient bien plus rapide. Ainsi que constate-t-on ?

  • Panique : respiration courte, rapide et peu profonde
  • Rage : longues respirations puissantes
  • Calme : rafales lentes et régulières
  • Joie longue: inhalations suivie de longues exhalaisons

Il a été prouvé scientifiquement qu’il est cependant possible de changer de modèle respiratoire afin de répondre différemment dans une situation difficile. En contrôlant notre mode de respiration de cette façon, nous devenons plus conscients de nos émotions avant qu’elles ne deviennent trop écrasantes et qu’elles façonnent notre humeur et notre comportement.

La thérapie respiratoire où les patients apprennent à réguler les régimes respiratoires peut apporter une grande aide à de nombreux problèmes psychologiques et émotionnels. Pour les médecins et les thérapeutes qui traitent les personnes atteintes de troubles anxieux, de dépression et de problèmes de régulation agressive, cela signifie que probablement moins de médicaments peuvent être administrés lorsque l’on utilise la régulation de la respiration comme intervention thérapeutique.

Tout ce que nous voulons changer nécessite du temps et de la discipline. Mais le fait est que tout le monde doit respirer et, avec quelques ajustements, le modèle de respiration peut être contrôlé pour améliorer la santé physique globale, l’équilibre émotionnel et il offre sûrement un outil merveilleux pour transformer les pensées et les sentiments négatifs en positifs

Les gaz essentiels à la vie

Depuis le chimiste Lavoisier, on sait que l’oxygène est la fraction vitale de l’air que l’on inspire et ce savant du XVIIIème siècle affirmait que le gaz sera échangé dans les poumons par de « l’air crayeux aériforme » à l’expiration c’est-à-dire le gaz carbonique, en faisant de lui un simple rejeton, inutile.

La respiration joue un rôle fondamental au niveau de :

L’équilibre entre oxygénation, oxydation et dioxyde de carbone : nous ne ferons pas un cours de physiologie afin de démontrer à quel point l’oxygène est important pour l’ensemble du métabolisme
Cependant, il convient de quitter la vision binaire présentant l’oxygène comme étant uniquement l’ami de l’organisme et à l’inverse le dioxyde de carbone, un résidu inutile. En fait, les deux en quantité insuffisante ou excessive peuvent s’avérer déséquilibrants pour le corps. Au-delà des effets de chaque gaz, c’est bien l’interaction de l’un avec l’autre et ce dans un juste ratio qui permet au corps de bien fonctionner.

Le rôle ambigu de l’oxygène : l’oxygène s’il est fondamental pour toute combustion – preuve s’il en est qu’une flamme s’éteint dès que l’oxygène vient à manquer ou à l’inverse lorsqu’un incendie couve dans une pièce fermée, le simple fait d’entrouvrir une porte peut provoquer l’embrasement général par apport subit d’oxygène- comme le feu lorsqu’il est non maîtrisé, fera lui aussi des dégâts. N’oublions jamais le rôle délétère des oxydations cellulaires responsables de maladies et de vieillissement.

• L’importance du dioxyde de carbone : c’est le produit final généré par l’oxydation des graisses et des hydrates de carbone que vous consommez. Nos veines transportent le CO2 vers les poumons qui expulsent l’excédent. Respirer un volume correct permet que la quantité requise de CO2 soit retenue dans nos poumons. Lorsque nous faisons de l’hyperventilation, trop de CO 2 est expulsé. Le corps a besoin d’une certaine quantité de ce dernier pour fonctionner normalement. Le dioxyde de carbone n’est en aucun cas un gaz résiduaire. Sa présence « résiduelle » dans les poumons mais en quantité suffisante dans le sang permet une meilleure utilisation de l’oxygène qui est libéré à partir de l’hémoglobine.

Le dioxyde de carbone permet une certaine relaxation cellulaire et met le corps au repos quand on est stressé c’est en tout cas ce qu’il fait quand on demande à un spasmophile de respirer dans un sac pendant quelques instants pour lutter contre une crise de tétanie.

• L’équilibre acido-basique : les poumons et les reins sont essentiels pour cela mais aussi un bon équilibre entre un taux de dioxyde de carbone sain dans le corps et son élimination par voie aérienne.

• L’équilibre métabolique : les poumons ont un rôle comparable à celui du foie pour les glucides mais lui a une action portant sur les matières grasses. Ainsi, une saine ventilation peut permettre de perdre du poids référence : http://www.bmj.com/content/349/bmj.g7257

• La fonction digestive comme voie de relais : les poumons et bronches agissent comme relais de la muqueuse digestive et du foie, prenant en charge les excès auxquels ils sont confrontés. Le système azygos est un système veineux destiné à prendre le relais du foie en cas de débordement, le poumon assume un rôle de relais pour les fonctions du métabolisme hépatique.

• L’équilibre de la coagulation : un bon équilibre respiratoire assure tout à la fois la fluidité sanguine mais aussi une bonne capacité de réparation des mécanismes de coagulation suite à des phénomènes inflammatoires.

• L’équilibre neuroendocrinien:  Ainsi, par exemple, une saine respiration maintien une pression artérielle constante et suffisante. Celle-ci est bien nécessaire aux fonctions optimales des organes et est vitale pour les reins qui ont besoin d’une pression sanguine suffisante afin de filtrer le sang de ses déchets pour créer l’urine. Nous vous faisons grâce des mécanismes chimiques par lesquels cela s’opère mais la respiration joue un immense rôle de régulation en ce domaine.

• La dépollution du corps : de nombreuses substances vont être métabolisées voire neutralisées par la respiration. La charge toxique des médicaments ou des polluants chimiques va être prise en charge par des enzymes présents dans le foie et l’intestin et vont finir leur existence par une expulsion via le sang puis les alvéoles pulmonaires en présence d’eau et de dioxyde de carbone et d’oxygène

L’essence de la méthode du docteur Buteyko

Le paradoxe de la découverte de ce savant porte sur la diminution de la profondeur de la respiration par relaxation du diaphragme jusqu’à ce que l’on atteigne un léger sentiment de manque d’air. « Cette soif d’air doit être maintenue de manière constante pendant l’exécution de la pratique respiratoire. »

Le souffle est le principal donneur de vie; nous pouvons survivre quelques jours sans eau et même plus longtemps sans nourriture, mais seulement quelques minutes sans souffle et nous perdons vite la conscience.
Les expériences choquantes «nous attrapent par la gorge» ou peuvent être «étouffantes».

Psychologiquement et émotionnellement, nous associons la mort souvent (inconsciemment) à la respiration (interrompue). Il n’est donc pas surprenant que la peur, le stress et les problèmes psychologiques affectent notre mode de respiration.
D’autre part, la beauté peut être «à couper le souffle». Enfin les yogis en Inde ont «Pranayama» pour maintenir la santé et atteindre l’illumination.

Quels sont les facteurs environnementaux qui causent en nous des déséquilibres respiratoires?

En devenant une société plus riche, nos styles de vie ont changé et cela a un effet vraiment important sur la manière dont nous respirons.

Dans notre vie actuelle, nous mangeons plus d’aliments transformés et en excès, nous faisons bien moins d’exercices physiques, nous subissons plus de plein fouet le stress quotidien et nous avons des températures plus élevées dans nos foyers.

De plus, l’économie moderne repose sur des services, par conséquent, ils impliquent très peu d’activité physique et de trop nombreuses heures de conversation. Nous croyons qu’il faut faire du sport en salle conçu pour cela et tout le monde, y compris les pratiquants de yoga, amplifient les bienfaits par une bonne respiration.

La vie actuelle a une profonde influence sur notre respiration qui ne fait qu’augmenter au détriment de la qualité.

Nous inhalons beaucoup d’air de mauvaise qualité parfois avec des bouffées de fumées de tabac ou de gaz d’échappement.
Comment cela se traduit : respiration par la bouche- soupirs réguliers- reniflements réguliers-respiration irrégulière-apnées-grandes inspirations avant de parler-mouvement de la partie supérieure du thorax-Respiration laborieuse-respiration forte la nuit

Une société qui ventile trop : une source de tourments pour tous !

Actuellement, la qualité de notre respiration nous apprend que nombre d’entre nous, même au repos, respirons bien plus vite que le rythme moyen de 12 à 14 cycles par minutes (ce qui nous le verrons est déjà plus rapide que nécessaire).

Sans le savoir, nombreux sont celles et ceux qui ont pris l’habitude d’hyperventiler – de respirer rapidement avec le sommet des poumons- cela a pour conséquence de réduire fortement le niveau de dioxyde de carbone sanguin.

Cette quantité insuffisante d’oxyde de carbone contracte les artères, la carotide en particulier, celle qui amène au cerveau le sang. Dès ce moment, la circulation à travers le corps se trouve réduite. Alors, peu importe combien d’oxygène parvient à nos poumons : cerveau et corps souffriront d’une pénurie d’oxygène.
Pénurie qui, à son tour, mettra en action le système nerveux sympathique – réflexe de confrontation ou de fuite.

Chacun peut comprendre l’irritabilité, la tension et l’anxiété qui suivront avec pour conséquence une incapacité à réfléchir clairement tout en nous plaçant à la merci de pensées et d’images mentales obsessionnelles. L’hyperventilation est source de conflits, de peurs, d’appréhensions d’anxiété et de désordres dans le monde.

Ce qu’il faut savoir avant de commencer une approche révolutionnaire

Respirer moins, c’est vraiment le contraire de tout ce qu’on nous a toujours dit de faire et qui n’a jamais marché!
C’est aussi la base et l’essence même de la méthode Buteyko, car c’est par la respiration réduite qu’on peut, à la longue, reconditionner les réflexes de la respiration.
C’est donc un exercice très important. Cela devient de plus en plus facile et naturel avec la pratique, et elle est facilement applicable dans la vie de tous les jours; au travail, au volant, en regardant la télévision, en lisant, alors pourquoi ne pas en profiter?

Les cinq points à retenir sont les suivants :

  • 1) Réduisez votre respiration
  • 2) De façon graduelle
  • 3) Avec moins de profondeur respiratoire
  • 4) Relaxez votre diaphragme
  • 5) Créez un léger besoin d’air.

Il faut tout d’abord essayer de ralentir sa respiration, en inspirant et expirant le plus lentement possible (pour ce faire, imaginez la lenteur de l’escargot). En introduisant la quantité d’air minimale nécessaire, nous réduisons la fréquence respiratoire par minute. Cet exercice peut également se pratiquer en comptant régulièrement tandis qu’on inspire et expire ; comme l’escargot, nous pouvons également nous arrêter, en insérant des pauses entre l’expiration et l’inspiration.

Pendant les exercices, respirez par le nez

Au cours de votre séance, assurez-vous de respirer par le nez tout le temps. Si vous commencez à aspirer de l’air par la bouche, diminuez l’intensité des exercices de sorte que vous puissiez reprendre la respiration par le nez. Avec le temps, vous serez en mesure de vous exercer plus intensément en continuant à respirer par le nez – un signe que votre condition physique s’améliore !

Rappelez-vous, respirer par la bouche peut élever votre rythme cardiaque et votre pression artérielle, entraînant parfois fatigue et étourdissements.

Ainsi, bien que vous puissiez vous sentir moins essoufflé dans un premier temps en aspirant rapidement de l’air par la bouche lorsque vous faites des exercices intenses, au fil du temps votre performance et votre endurance en souffriront.

L’élasticité de vos poumons dépend aussi de la résistance nasale que vous n’obtenez qu’en respirant par le nez, en raison du diamètre réduit de vos voies nasales.

Les effets de l’oxyde nitrique

L’oxyde nitrique est un gaz présent dans le nez, donc lorsque vous respirez par le nez, vous en inspirez une petite quantité dans vos poumons. Comme l’explique Patrick McKeown, l’oxyde nitrique joue un rôle significatif dans l’homéostasie, c’est-à-dire le maintien de l’équilibre dans votre corps.

A lire impérativement : http://www.santedesfemmes.com/sante-globale/1634-loxyde-nitrique-la-molecule-miracle-partie-1

Maintenant pour celles et ceux qui veulent poursuivre leurs recherche voici un livre très bien documenté :
http://buteykoclinic.com/wp-content/uploads/2016/08/French.pdf

Une expérience d’un adepte de la méditation bouddhiste :
http://www.buteykoscotland.co.uk/buddhistmeditation.htm

Voici un apport important qui légitime les effets importants du CO2 :

Et enfin ceux qui sont d’éternels étudiants :

Voici ce cycle universitaire de cours sur la respiration :

Roland Reymondier
Conseiller en produits de nutrition

  • Pour en savoir plus: ne manquez pas notre Tome 3 avec l’application pratique indispensable !