Laits infantiles contaminés, à qui la faute ?

Photo Wikipédia – Au-delà de tout esprit polémiste, vous êtes nombreux à vous poser des questions légitimes…Depuis de nombreuses années, toute la consommation alimentaire est verrouillée pour ainsi dire par un système bien huilé qui nous a fait penser que si les produits n’étaient pas « aseptisés », si l’on avait le malheur d’aller prendre un lait sortant du pis de la vache, on allait tomber malade...

Les enfants, comme nous, élevés à la campagne, allaient presque tous les soirs boire un lait frais (ce que les paysans appelaient le lait bourru) et dites vous bien qu’aucun d’eux n’était malade et personne, à la campagne, ne connaissait les sales Monèles  (salmonelles) ces poisons trublions que personne ne veux rencontrer.

Comme le lait est riche en tryptophane, cette douce chaleur du lait faisant penser à celui de maman,  une fois bu, il servait de calmant et, le soir après la traite, donnait toujours un sommeil réparateur !

Oh Mon Dieu! ce lait là ne fabriquait pas de grandes fortunes comme c’est le cas pour le  grand patron de Lactalis. (voir aussi les écrits sur les paysans maltraités de Lactalis).

Ce lait était un cadeau de la petite vache que l’on menait aux champs le matin et qu’on allait chercher avec tout le troupeau le soir venu.

Le lait ne sortait pas des berlingots, des poudres déshydratées, des chaînes de production intensive… Bref, il ne fabriquait pas des fortunes, il faisait vivre de très petites exploitations  et enchantait nos marchés environnants.

Les plus vieux d’entre nous se souviennent de grosses « biches »  http://beji42.unblog.fr/2007/03/22/la-biche-a-lait/  que les paysans du coin transportaient le matin, suivant la traite, dans le village ou la ville environnante.

Personne dans les années d’après guerre ne parlait d’intoxication aux laitages…

Imaginons la vie d’un agriculteur savoyard et de sa petite famille dans ces temps anciens … Le lait n’était pas pasteurisé, pas aseptisé, il était vivant et n’était pas pour autant un bouillon de culture pour des bactéries tueuses.

Tous les enfants des campagnes consommaient ce lait qui ne séjournait pas dans de jolis berlingots.
Les laits et les fromages étaient crus et vivants et se conservaient parfaitement par les ferments et les micro-organismes amis de notre corps.

Autre point essentiel : au début du siècle dernier, l’un des plus grands scientifiques qui était membre de l’Institut Pasteur prônait le lait fermenté comme source de santé, ce qui démontre qu’aucun process de fabrication ne devait se faire par destruction microbienne mais par la majoration des bactéries qui nous protègent.

A voir :

Pourtant, il fallait que l’industrie alimentaire s’en mêle !

« Madame, monsieur, interdiction de vendre votre lait en l’état !    Il faut vous parler d’hygiène à vous pauvres gueux paysans, on va créer une filière qui va orchestrer cela…, il faut faire tourner les chaînes de production et surtout mettre au point des temples de la consommation de masse (GMS – les mêmes aujourd’hui aussi incriminés !)

C’est ce type d’alimentation qui convient à celui qui rentre dans son HLM pour manger du poulet aux hormones »

C’est exactement ce type de langage qui a créé l’impasse dans laquelle nous pataugeons lamentablement aujourd’hui.

En France, plus qu’ailleurs, c’est un système de production de masse au niveau de l’alimentation qui au travers de ce scandale sanitaire montre ses limites. Mais, orgueil national, nous exportons !

  • Pourquoi tant de permis de construire délivrés pour toutes ces surfaces qu’on nomme GMS ?
  • Pourquoi rien n’est fait pour favoriser le petit épicier du coin, le petit paysan*, une consommation saine ?
  • Pourquoi la suppression d’aides aux agriculteurs biologiques exerçants ?
  • Pourquoi autant de confiance à la dénaturation de notre assiette ?

Plus de vigilance conduira à plus de stérilisation, de pasteurisation,  de dénaturation responsable d’intolérance aux produits laitiers mais aussi au développement de bactéries nuisibles comme les salmonelles…

Acteur-Nature

  • * Sachant que les nouvelles découvertes agronomiques (permaculture etc…) sont prometteuses d’une production agricole saine et rentable pour de petites exploitations.