Qu’est-ce qu’une addiction ?

Photo Editions AlpenDR JL Dervaux –  Les addictions, autrement dénommé dépendances, représentent un phénomène en fréquence croissante et posent un problème très préoccupant, qui touche à la fois l’individu et la santé publique. Deux questions essentielles se posent à leur sujet :

Quand est-on vraiment addict ?

D’où viennent nos addictions ?

Quand est-on vraiment addict ?

On est addict ou dépendant quand, face à un produit : tabac, alcool, cannabis… ou un comportement : jeux, sexe, nourriture…, on n’a plus la liberté de choisir de s’en défaire, en effet l’addiction envahit littéralement la pensée et la vie de la personne. L’’aggravation de cette situation aboutit à une aliénation totale de l’individu, laquelle retentit sur sa vie personnelle, sur le plan physique mais aussi psychologique, ainsi que sur celle de son entourage, le tout assorti de conséquences nuisibles à l’échelon de la société. Pour s’en sortir, l’addict, bien qu’étant plus ou moins conscient de la nocivité de la situation, a impérativement besoin d’une aide… à condition qu’il réalise son état et qu’il la réclame !

Cet état est donc bien différent de l’usage excessif d’une substance ou d’un comportement, qui laisse à l’individu la possibilité d’en venir à bout par lui-même, bien qu’une aide ne soit pas à négliger car cette situation peut facilement verser dans l’addiction proprement dite.

D’où viennent nos addictions ?

Plusieurs types de facteurs amènent à cet état addictif, mais le premier d’entre est tout simplement notre cerveau !

Sa structure et son fonctionnement témoignent d’un terrain addictif de base, plus ou moins marqué suivant les individus.

On en veut pour preuve que ces multiples petites habitudes ou manies qui, lorsque nous ne pouvons pas y souscrire, laissent une impression de malaise, de désagrément et qui ressemblent furieusement à des mini-addictions bénignes certes mais évocatrices.

Pour peu que ce terrain additif soit marqué et qu’on se trouve dans une phase de fragilité, l’autre élément essentiel de la matérialisation d’une addiction est la mauvaise rencontre avec un produit ou une habitude, voire  un individu, qu’un état de faiblesse temporaire rendra tout-puissant.

C’est alors la pente fatale et la chute dans une addiction avant tout physique pour les drogues, purement psychologique pour le comportement, avec son cycle d’alternances de shoots « bienfaisants » et de manques destructeurs.

Fort heureusement, de nombreux éléments pris en charge permettent de se libérer d’une addiction et de ne pas y retomber.

Dr JL Dervaux

Ouvrage de référence : « Etes-vous accro ? » ; Édition Alpen ; 2017