Les plantes et l’amour: toute une histoire…

13Photo du site Peynet.com – Au Moyen-Age, la théorie des signatures triomphait. Ainsi, les racines d’orchidée ressemblant souvent à des testicules ( le nom de la plante l’indique: orkhidion en grec signifie petit testicule) donc ses racines stimulaient l’activité sexuelle!
Les racines de mandragore ont bien souvent

une forme humaine sexuée et, par là même, toujours à cette époque, elles étaient aphrodisiaques. L’odeur de la rue des champs rappelant celle du liquide séminal, le nombril de Vénus évoquant le sexe de la femme, le phallus impudique un champignon, celui de l’homme, cela suffisait pour qu’au Moyen Age toujours, ces trois végétaux servent à la confection de philtres d’amour.

Rabelais se référa aux Romains qui, selon lui, expérimentèrent cette approche, prescrivait une méthode plus radicale: pour éveiller les ardeurs des dames  » mélancoliques » – entendez par là frigides- il recommandait de leur fouetter les fesses aux orties. A cette époque, il existait des substances dont l’ingestion provoquait des effets identiques à ceux qui font les matins triomphants à savoir: stimulation de l’activité rénale, gonflement de la vessie, compression des vaisseaux sanguins par celle-ci, congestion qui se traduisait par une érection.

A cette époque, on les appelait avec retenue élixirs italiens ou pastilles galantes.

En fait, jusqu’au XIXème siècle, on vendit à Paris des pastilles galantes réputées infaillibles et aphrodisiaques. Leur composition était assez surprenante: musc, ambre gris, bois d’aloès, santal, résine de lentisque, jonc odorant, cannelle, rhubarbe, myrobolan indien, absinthe, galanga agrémentée de pierres précieuses réduites en poudre.

Les indiens d’Amérique latine voyaient en la tomate un véritable aphrodisiaque. Ainsi, lors de son introduction en Europe, on l’appelait pomme d’Amour. Cependant, dès l’Antiquité puis ensuite à La Renaissance, les botanistes firent appel à la plus célèbre de ces solanées, la mandragore qui, d’après la légende, ne poussait que sous les gibets. Cela augmentait, sinon son pouvoir aphrodisiaque, du moins sa réputation et son prix.
La légende voulait que la mort d’un pendu s’accompagne d’orgasme, cela bien sûr reste à prouver.

Pendant des millénaires, dans toutes les régions du monde, on a eu ses philtres d’amour. En Perse, on s’oignait de m’yaujung, onguent composé de poivre moulu et d’orties écrasées malaxées dans de l’huile. Dans le nord de l’Inde, le kewauwch, la cosse d’une variété de fève, provoquait de violentes démangeaisons des parties touchées… toujours les mêmes, ainsi qu’une inflammation qui leur donnait un volume fort respectable.
Pour obtenir ce résultat, on utilisait aussi insectes et épices. Dans le sud du continent indien, on allait chevaucher un buisson épineux et quelques « valeureux » n’hésitaient pas à se faire un piqûre bien « localisée », par une abeille…

Actuellement, des plantes comme le muirapuama, le tribulus, le ginseng, le schizandra semblent trouver un public preneur.

Nous sommes loin, très loin de ces philtres d’amour dont nous avons parlé un peu plus haut mais, c’est peut-être plus sécurisant !

Roland Reymondier
C
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