Automne et défenses immunitaires

Copie de photos montagne oct 2014 102Docteur Jean-Loup Dervaux – Ouvrage de référence : « Rhumes, otites, bronchites… C’est terminé ! ». Éditions Dangles.
La période automno-hivernale est particulièrement favorable à la survenue des infections respiratoires, qu’elles soient virales ou bactériennes, qu’elles touchent la sphère O.R.L. ou les voies respiratoires inférieures.
Le moment est donc bien choisi pour évoquer l’aide à

apporter et la stimulation de nos défenses naturelles, qui va nous permettre d’éviter au mieux les désagréments des « maux de l’hiver »

Que recouvre le terme de défenses naturelles ?

Que nos agresseurs soient des virus, ce qui est le plus souvent le cas ou bien des bactéries, l’organisme va mettre en œuvre un certain nombre de lignes de défense :
Défenses physico-chimiques, au niveau de la muqueuse des voies respiratoires :
sécrétion de mucus, contenant les antiseptiques et des virulicides, et qui va trucider et/ou engluer germes et impuretés
existence d’un tapis ciliaire qui va évacuer les sécrétions respiratoires, lors du mouchage, de l’éternuement, de la toux…
– Défenses proprement immunitaires qui, elles aussi, comportent deux lignes de front :
mobilisation locale de cellules « tueuses » qui vont englober et digérer les germes (lymphocytes T) : c’est l’immunité dite cellulaire, création, après reconnaissance du germe par des cellules spécialisées (lymphocytes de reconnaissance), d’anticorps spécifiques aux germes considérés et qui seront produits d’autant plus rapidement et abondamment que les contacts avec le dit germe ont été fréquents : ceci définit l’immunité humorale.

Nous avons donc tout intérêt à ce que les différents composants de ce système fonctionnent le plus efficacement possible, surtout en période de risque. Pour cela il y a des grandes lignes de conduite à suivre…

Comment soutenir vos défenses naturelles ?

Tout d’abord, même en période de calme, cultiver un bon terrain organique, ce par une bonne hygiène de vie, car il ne faut pas oublier que notre organisme est l’usine à fabriquer nos défenses naturelles et que tout ce qui peut lui être nuisible va retentir négativement sur les possibilités de nos défenses immunitaires. D’où l’intérêt d’une bonne diététique, d’un repos adapté, d’un exercice physique régulier, de limiter l’utilisation de certaines substances nocives : tabac, alcool…

Ensuite, lorsqu’on en arrive dans la zone à risque, aider et stimuler nos défenses immunitaires, ceci de différentes manières :

Par une prise en charge classique : soufre, vitamine A comme trophique des muqueuses respiratoires,
immunostimulants, antiallergiques ou fer, calcium +vitamine D, si la nécessité s’en fait sentir.
Le soufre, par exemple, peut se prendre sous forme de lhuile de Haarlem.

Cette prise en charge inclus, bien évidemment les cures thermales.

Par une prise en charge de médecines alternatives, incluant les trois domaines classiques que sont : les oligo-éléments, l’homéopathie, la phytothérapie.
Touts ces éléments comportent à la fois un abord par voie générale et peuvent aussi faire l’objet d’application en traitements locaux, « respirés » tout particulièrement.

Il existe toutefois, pour chaque individu, une histoire naturelle des défenses immunitaires et donc des points de vue différents suivant l’âge immunitaire de l’individu : enfant, adulte ou senior.
Ces étapes impliquent un statut immunitaire différent, des tableaux infectieux différents, et en conséquence, une prise en charge sinon exclusive ou spécifique, du moins préférentielle…

Les défenses naturelles de l’enfant.

– L’enfant est en période de croissance immunitaire ; en effet, après que les anticorps maternels, dispensés par voie du placenta et éventuellement du lait, aient disparu, l’enfant devra apprendre à se défendre contre virus et microbes en fabricant lui-même ses propres anticorps, ceci par le biais de petits infections répétitives.
– Ceci explique la physionomie des infections respiratoires de cet âge : multiples, répétitives, protéiformes (rhinopharyngite, otites, bronchites, angines…), à la fois déplaisantes et utiles. Bref l’enfant fait des infections respiratoires « tous azimuts », ce qui est pour lui, en quelque sorte, un mal nécessaire.
Certains facteurs les favoriseront : poussées dentaires, reflux gastro-oesophagien, crèche…

– Sur le plan prise en charge, l’organisme de l’enfant est très réceptif aux médecines alternatives, tout particulièrement aux oligo-éléments que l’on peut conseiller assez largement :
Mn-cuivre pour les infections répétées
Cuivre Or argent pour les infections prolongées ou compliquées.
Soufre, bismuth, cuivre, argent utilisés respectivement comme trophique des voies respiratoires, anti-angine, anti-inflammatoire, antiseptique naturel…

– Evacuations naturelles : mouchage, lavage de nez.

Les défenses naturelles de l’adulte.

– Il a, lui, terminé sa croissance immunitaire et présente une immunité « en plateau », à son niveau, variable avec chaque individu.
Mais il présente souvent des points de faiblesse.
Amygdales de mauvaise qualité après mononucléose infectieuse.
Evacuation naso-sinusienne insuffisante, par déviation de toison.
Bronches fragilisées par l’usage du tabac, etc.
– Il aura donc tendance à faire des infections respiratoires focalisées à la fois dans leur localisation –angines ou sinusites ou bronchites… – et dans le temps : période automno- hivernale bien sur, mais aussi stress, grande fatigue, etc.
Certains facteurs généraux favoriseront cet état de choses : allergies respiratoires, anémie, pollution,…

– Dans ces conditions on aura intérêt à adopter une prise en charge qui sera elle-même focalisée et l’idéal sera de faire appel à l’homéopathie « à la carte »en utilisant des remèdes symptomatiques, adaptés à chaque type d’infection, mais à des dosages différents de ceux de la crise, par exemple en dose globule 7 à 9 CH une à deux fois par semaine. Le traitement préventif est alors défini non pas par la diathèse, difficile à déterminer pour un non professionnel, mais par le symptôme.

– Evacuations naturelles : massages amygdaliens, aérosols sinusiens…

Les défenses naturelles des seniors.

– La personne âgée présente une certaine fatigue immunitaire, qui rentre dans le cadre d’une lassitude organique générale liée « au temps qui passe. »
– Elle fera le plus souvent des infections respiratoires touchant les voies respiratoires basses -bronches et/ou tissu pulmonaire- infections le plus souvent sévères, durables et/ou compliquées.
– Le traitement préventif aura donc intérêt à comporter la prise de plantes à la fois immunostimulantes et antiseptiques respiratoires et (la meilleure défense c’est l’attaque !) : eucalyptus, niaouli, térébenthine, camphre… qui ont de plus l’avantage de ne pas créer de résistances microbiennes et peuvent donc être prises au long cours.

– Evacuations naturelles : drainage bronchique en position génu-pectorale, dite « de la prière musulmane ».

Bien entendu ces différentes lignes de conduite ne sont pas strictement impératives et on peut très bien, chez le même individu, panacher les différentes thérapies.

Ainsi, le respect d’une bonne hygiène de vie et le « boostage » adapté de nos défenses naturelles nous permettra :
– Au mieux, de ne pas faire d’infection respiratoire pendant la mauvaise période automno-hivernale.
– Si toutefois nous en faisions, d’en limiter les conséquences désagréables et de nous donner ainsi la possibilité d’un traitement curatif le plus naturel possible, en nous soignant « à moindre médicament. »

Dr Jean-Loup Dervaux
Auteur / Editions Dangles

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