Agriculture biologique: tout va de « Travert »

Photo agriculture bio – Wikipédia – Il n’y aura plus de subventions gouvernementales ! Le ministre de l’agriculture, Monsieur Travert, a déclaré :  » les aides du gouvernement pour le maintien de l’agriculture biologique c’est fini » et nous de conclure, maintenant c’est la loi du marché qui l’emportera !

Bien entendu, nous aurions bien voulu entendre notre ministre de l’environnement mais, étrangement, bien qu’il ait son mot à dire, il reste silencieux !

Ce sont des mesures comme celles ci qui montrent à quel point il y a un décalage entre le poids des mots et l’absence de faits concrets sur le terrain.

Alors, bien sûr, le gouvernement justifie ce désengagement par une forme de réalisme politique, promettant à nouveau qu’il augmentera les aides destinées aux reconversions (distinctes des aides au maintien) et accompagnera le développement – disons structurel – de la filière bio en facilitant les mécanismes de transformation et de distribution. En attendant, les coupes des aides sont déjà bien réelles tandis que les promesses d’accompagnement semblent sonner particulièrement faux après ce nouvel impromptu (Bercy beaucoup !)

Nicolas Hulot ne ferait-il que de la figuration !

On mesure à quel point il peut y avoir une réelle récupération de l’écologie. Nicolas Hulot  ne serait-il pas là que pour cautionner une image de l’écologie sachant que pour certains gros syndicalistes FNSEA le passage à la bio ne pourrait être qu’un beau symbole, s’apparentant à du « greenwashing » ?
Si on laisse le destin de la filière biologique entre les mains invisibles du marché, on la condamne soit à une baisse qualitative, soit à une paupérisation de ses acteurs.

Un réel danger freinant le retour à une agriculture respectueuse de l’environnement

En outre, ce qu’on peut craindre – à juste titre – c’est que cette mesure freine le développement de la filière et aggrave la situation des agriculteurs, déjà largement précaires. La mesure sera effective à partir de janvier 2018 et les aides au maintien devraient être conservées pour les agriculteurs s’étant reconvertis entre 2015 et 2017.

Alors, Monsieur le président, vous qui donnez des leçons d’écologie à Monsieur Trump, vous qui comme nous attendez beaucoup de la COP 23  qui s’ouvre ce lundi à Bonn, montrez l’exemple d’une France solidaire de ses agriculteurs bio qui attendent un signal fort pour qu’enfin nos campagnes ne soient plus de vastes champs entre les mains de Monsanto.

A preuve du contraire, on n’a pas supprimé le glyphosate et on propose encore (?), un renouvellement pendant trois bonnes années.

L’engagement écologique n’est aujourd’hui qu’un vœux pieux de la campagne électorale, constatant toujours et encore que les intérêts des grands groupes industriels prennent en charge notre devenir et, que plus personne ne se préoccupe de celles et ceux qui ont pour fonction la plus belle qui soit : mettre dans notre assiette des aliments biologiques et non dénaturés. Les priver d’une aide, c’est une non assistance à une population déjà fortement chimistrée.

Acteur-Nature