L’art de conserver la jeunesse

Photo Wikipédia Robert Marchand, champion centenaire – «  On ne devient pas vieux pour avoir reçu un certain nombre d’années ; on devient vieux parce qu’on a déserté son idéal. Les années rident la peau ; renoncer à son idéal ride l’âme. Les préoccupations, les doutes, les craintes, les désespoirs sont des ennemis » Général Mac Arthur. L’âge chronologique est une

notion fausse pour déterminer l’âge réel de l’individu.
Déjà au dix neuvième siècle, De Laténa disait : «  On peut être jeune à quarante ans et déjà vieux à vingt-cinq. La jeunesse véritable est dans la santé et la vigueur du corps, dans l’énergie du caractère, dans l’activité et la fermeté de l’esprit, enfin dans la bonne humeur. Celui qui ne possède pas ces dons a beau n’avoir pas encore longtemps vécu il est vieux »

Les leçons de jeunesse du général Weygand

En 1957, Jacques, le fils du général Maxime Weygand écrivait à l’occasion du grand-vingt-dixième anniversaire de son père :

« Quatre-vingt-dix ans c’est un âge, disent les bonnes gens. C’est un âge, en effet et il est rare d’y accéder, comme le fait mon père, avec une santé intacte, des facultés aiguisées et un cœur resté jeune.

D’autant plus que  de ces quatre-vingt-dix années, soixante ont été consacrées au service du pays, dans des poste importants et aux heures décisives de deux guerres mondiales…..

La santé physique va de pair avec la santé morale. Si celle de mon père est demeurée aussi bonne, c’est qu’il applique à la sauvegarder la même énergie.

Chacune de ses journées est trop remplie pour qu’il ne circonscrive et n’attaque aussitôt le mal qui risquerait  de l’en priver ….. Quant à la classique épreuve de la vie officielle- je veux dire le banquet- il en est toujours sorti sans avoir bu, ni mangé une once de plus que s’il avait été chez lui….
J’ai évoqué sa sérénité, ici encore le don exceptionnel.
D’autres- et qui sont loin d’être nonagénaires – ressassent, radotent et se plaignent. Mon père ne parle que de ce que la vie lui a donné d’heureux….

C’est un être vivant qui empoigne les problèmes  du présent et qui en partage les soucis…. Comme un homme encore jeune, mon père fait des projets….
Maintenant qu’il va avoir terminé la publication de ses Mémoires, il pourra, comme il le dit lui-même « se mettre au travail » ; s’il n’écrit pas un nouveau livre, du moins cherchera-t-il à améliorer une culture vieille de près d’un siècle dans laquelle il ne voit que des lacunes. »

Weygand est décédé à l’âge de 98 ans en 1965, il fut tout à la fois membre de «  l’Académie Française », bras droit du général Foch pour la première guerre mondiale, ministre de la guerre sous le gouvernement de Pétain, et devint tristement célèbre puisqu’il fut celui qui participa à la signature de l’armistice du 22 juin 1940 en présence d’Hitler.

Notre propos n’est pas de faire  l’apologie de Weygand mais de montrer les qualités d’un homme qui bien qu’ayant une vie bien remplie resta, par sa discipline de vie un homme d’une exceptionnelle longévité.

En 1889, mourut le chimiste Chevreul à l’âge de 103 ans, il fut le directeur du Muséum et prit sa retraite à 93 ans. Il continua à écrire des livres, des mémoires et à étudier au-delà même de ses 100 ans.

«  Tout régime est individuel, affirmait-il, toute ma famille buvait du vin, moi, je n’ai jamais bu que de l’eau et pourtant je suis président de la Société des Vins d’Anjou, mais président honoraire seulement »

Voici ce qu’il affirmait :

«  Le travail est une condition essentielle de l’art de devenir centenaire. L’homme doit se considérer, toute sa vie comme un écolier et chercher à devenir plus capable et meilleur, c’est pourquoi je tiens toujours au plus beau de mes titres ; doyen des étudiants. »

Ces « vieux » qui nous ont enchantés

Le docteur Albert Schweitzer, véritable homme de foi, musicien et organiste, philosophe, théologien mais surtout médecin des pauvres naquit le 14 janvier 1875 et mourut le 4 septembre 1965 dans la brousse de Lambaréné.
Reconnu internationalement pour sa philanthropie, il n’eut de cesse de se dévouer pour les plus déshérités.

A 99 ans, à la veille de sa mort, Michel-Ange était toujours occupé par l’édification de son immense coupole de St Pierre de Rome.
Le Titien qui mourut de la peste à l’âge de 98 ans était toujours absorbé par le travail d’une «  Descente de Croix » alors qu’il maudissait son âge qui lui ôtait les mouvements de sa main au moment où il commençait à maîtriser parfaitement la peinture.

Maurice Chevalier a connu une gloire sans partage, du début du siècle dernier jusqu’au début des années 1970.

Avec Eddie Mitchel  et les Chaussettes noires, alors qu’il avait plus de soixante dix piges (terme argotique de son langage)  il faisait danser le twist au monde entier.

Maurice Chevalier était le roi de la bonne humeur, de l’optimisme. Cette joie de vivre  qu’il irradiait permit d’entretenir le moral de millions de personnes sous l’occupation allemande.

A quatre vingt ans il conservait encore une souplesse de corps et d’esprit tout en déployant une activité débordante dans sa carrière d’artiste.
                                              

Mourrait-on vieux dans  la Grèce Antique ?

En l’absence de documents bien établis, il serait hasardeux d’affirmer s’il existait chez nos anciens plus ou moins de centenaires qu’actuellement. Epiménide de Crète, contemporain de Solon, serait mort dans un âge très avancé, 100 voire 157 ans, comme il aimait la retraite, on prétendit qu’il avait dormi pendant 50 ans dans une caverne.

Platon, il est vrai, prétendait que 81 ans était le terme de la vie et c’est surement à cause de lui que parvenu à cet âge Denys d’Héraclée mit fin à ses jours en se privant de toute nourriture tandis que Carnéade, fondateur de la troisième académie atteignit 90 ans ; Xénocrate de Copholon un autre philosophe vécut plus de 100 ans, Isocrate touchait aux portes du siècle lorsque apprenant la perte de la bataille de Chéronée le désespoir le porta à se laisser mourir de faim, le stoïcien Cleanthe disparut à 99 ans, Georgias de Léontium dépassa 108 ans et Démocrite d’Abdère mourut suivant les uns à 105 ans suivant les autres à 109 ans révolus.

Le point commun de ces illustres ancêtres porte sur la pratique de la philosophie, un espace de vie intérieure propice à la méditation et un amour de la sagesse. Mais l’idée suivant laquelle on mourrait avant quarante ans dans l’Antiquité a la peau dure.

Les grecs avaient un art de vivre qui dépasse en tout point celui de nos contemporains, l’idée de progrès technologiques responsables de progrès humain les aurait bien amusés.

En fait, personne n’a atteint les longévités trouvées dans la Bible elle-même ! (près de 1000 ans).

Ce qu’on peut affirmer de ces êtres d’une autre époque, c’est qu’ils doivent leur longévité à une forte créativité, Isocrate composa à 94 ans son Panathénaïque tandis que son maître Gorgias vécut 107 ans sans interrompre son activité.

Cela est encore vrai de nos jours !

Théodore Monod, géologue et philosophe, parcourait encore les déserts les plus arides à plus de 90 ans.

Picasso n’a cessé de créer jusqu’à sa mort à plus de 90 ans et  Arthur Rubinstein, l’un des plus grands pianistes du siècle dernier, nous enchanta jusqu’ à sa mort à 95 ans.

Mais laissez moi  vous parler d’Horowitz, le pianiste qui m’enchanta jusqu’à sa mort en 1989 à l’âge de 86 ans… il joua jusqu’à la fin ….Une pure merveille !

Prendre sa retraite, c’est un risque de vieillir vite !

Ceux qui vivent plus longtemps que tous les autres et «  toujours jeunes » sont ceux qui ne cessent de travailler comme mon ami Bernard. Ceux qui conservent une activité physique et intellectuelle n’ont pas beaucoup de temps pour penser à vieillir.
Jean Rostand ce biologiste qui resta vert longtemps affirmait «  On n’est pas vieux tant que l’on cherche »

Pour beaucoup de personnes, la vieillesse est un phénomène physique, la seule idée qu’il devienne vieux les fait vieillir moralement et physiquement ; la vieillesse imaginée les précipite dans une vieillesse réelle.

L’homme en prenant sa retraite se croit comme atteint par une forme de maladie qu’on nomme vieillesse.
L’inactivité, la quiétude molle sont néfastes à l’entretien de l’esprit et du corps, le font vieillir réellement.

La volonté de rester jeune

Celui ou celle qui ne cesse de faire des projets et les réalise prolonge sa vitalité donc sa vie.

Celui qui n’attend ni retraite, ni rentes et qui rester actif en se disant «  je dois rester jeune parce que je n’ai pas les moyens de vieillir » prolonge sa jeunesse.

Il faut savoir s’occuper et se reposer ; être tour à tour paresseux et actif ; mais non pas actif comme le «  vrai paresseux » qui se lève de bonne heure pour avoir le temps à ne rien faire.
Celui qui prend sa retraite ou celui qui se retire des affaires, doit se consacrer à des activités qui fassent travailler suffisamment le corps et l’esprit.

A l’occasion les activités utiles et bénévoles ne manquent pas car le repli sur soi, l’égoïsme font vieillir tandis que l’altruisme entretient la vitalité.

Eviter  les causes de vieillissement

La vieillesse est due à des causes multiples et à la somme de celles-ci.

En est responsable tout ce qui lèse le corps, tout ce qui l’amoindrit.
La vieillesse se caractérise par une mauvaise irrigation du milieu interne qui l’affaiblit, tout ce qui rend le milieu interne impropre à assurer la vitalité de chacune des cellules et leur renouvellement.

La  mauvais irrigation de ce milieu due à la sclérose des vaisseaux et capillaires ainsi que l’insuffisance de l’évacuation des déchets et toxines provenant de la nutrition cellulaire est source de vieillesse.

Ce qui nuit au maintien de la constante physiologique du milieu interstitiel  est aussi source de vieillissement.

Les troubles qui aggravent cette situation :

Désordres alimentaires, troubles cardio-vasculaires, déséquilibre nerveux, corruption du liquide nourricier des cellules par l’alcool ou autres toxiques, mauvais équilibre moral.

«  Veiller à notre santé morale, comme à notre santé physique, rechercher l’épanouissement maximum de notre personnalité, tels sont les moyens les plus efficaces d’éviter la maladie et une mort prématurée. Si nous nous appliquons véritablement à vivre nous n’avons rien à redouter de la mort » le docteur Arnold Hutschnecker  psychiatre de renommée internationale décédé à l’âge de 102 ans.

Pour vieillir en bonne santé, il faut de ce fait conserver tous ses organes en bon état.

Il faut bien entendre «  tous les organes », car un organe lésé, soit par l’alimentation, le surmenage, la nervosité, l’alcool, la fumée tabagique…. peut amener la fin des tous les autres organes encore sains.

Une bonne hygiène de vie

Un tel parait vivre raisonnablement pourtant il lèse son foie avec des apéritifs et boissons alcoolisées.
Cet autre croit entretenir ses poumons par le grand air mais il ne peut s’empêcher des les tapisser de goudrons toxiques de la fumée du tabac. Ce troisième suit avec rigueur et discipline des règles d’équilibre alimentaire mais il détruit son système nerveux par un surmenage intense.  Enfin que dire de celui qui, ayant tout pour vivre paisible et heureux, gâche sa santé avec des excès gastronomiques, repas plantureux  abondamment arrosés de boissons alcoolisées ?

Quand on voit nos illustres aînés qui n’ont plus d’autres passe temps que les circuits en car des caves du Bordelais, avec le minimum d’efforts et des repas carnés, l’omniprésence de boissons alcoolisées, n’est-on pas en droit de penser que pour eux c’est le début d’une sénescence assurée !

Le docteur Alexis Carrel affirmait :

«  La longévité est d’autant plus grande que les éléments du corps vieillissent d’une façon uniforme. Si les muscles restent actifs quand le cœur et les vaisseaux sont déjà usés, ils deviennent un danger pour l’individu. Des organes anormalement vigoureux dans un corps vieux sont presque aussi dangereux que des organes prématurément séniles dans un corps jeune. »

Refusez de vieillir que diable !

Pour conserver la jeunesse, il faut refuser de vieillir, rester souple de corps et d’esprit, maintenir l’attitude jeune : marche souple, corps droit, épaules effacées, tête haute.

Celui qui ne veut pas vieillir doit combattre s’il le faut tous les signes extérieurs de la tendance à la vieillesse, tel le dos qui se voûte.
Attention ! Vers la cinquantaine certaines personnes ont les épaules qui « filent en avant ».

Elles peuvent y remédier par des exercices physiques en maintenant les épaules dans une position correcte, c’est-à-dire rejetées vers l’arrière, élargissant le thorax tout en permettant une respiration plus aisée.

La méthode simple et efficace de redressement du buste et épaules consiste à se placer debout devant une porte ouverte, la pointe des pieds légèrement en retrait, à poser les mains à plat sur les chambranles à hauteur des épaules et à projeter le haut du corps violemment en avant, en forçant les muscles dix à vingt fois de suite.

Faire cet exercice deux fois par jour. En six mois à un an, on parvient à redresser un buste et des épaules ayant pris mauvaise tournure.
Cette méthode est aussi préventive. On peut très bien disposer de trente secondes et d’une porte ouverte. Grâce à cet exercice très simple, répété chaque jour, des hommes et des femmes octogénaires ont conservé le maintien de leur jeunesse.

La tête rentrée dans les épaules donne une apparence vieille à des gens jeunes. Ce sont aussi des personnes qui s’entourent le cou d’un cache-col qui prennent cette attitude défectueuse ; lorsqu’il fait froid, elles rentrent la tête pour empêcher l’air de passer vers le cou. L’habitude étant prise, l’attitude reste.
Il faut un entraînement dès la jeunesse à supporter le froid et le vent même en hiver sans cache-col autour du cou ; alors on s’endurcit et on ne s’enrhume pas.

Avec de l’entrainement, l’air froid procure un sentiment agréable et cette réaction réchauffe.  Cela permet de prendre l’allure jeune et dégagée. Le cache-col  qui peut être porté l’hiver en réserve ouvert, sous le col du vêtement, ne doit servir qu’en cas d’immobilité prolongée dans le froid.

Les pieds qui trainent au sol, l’habitude de se promener les mains derrière le dos, sont aussi des marques de vieillissement.

Celui qui tient ses mains dans le dos tend instinctivement à maintenir des épaules qui tombent et un dos qui se courbe ; les bras sont alors des «   haubans » ; mieux vaut corriger par la méthode ci-dessus et observer le bon maintien du corps.

Halte à la déprime qui fait vieillir !

Le changement d’humeur, le caractère qui devient difficile, la nostalgie, le repli sur soi, le manque de gaieté, le manque d’enthousiasme pour des choses qu’on aimait ou pour lesquelles on se passionnait sont des indices de vieillesse qui se manifestent parfois même vers la cinquantaine.

La jeunesse est une affaire de vouloir, si on maintient un caractère jeune on maintient un corps jeune.

Ce premier volet consacré à l’art de conserver la jeunesse vous a donné l’envie d’en savoir beaucoup plus… et bien donnons-nous rendez-vous  pour un deuxième volet qui devrait vous passionner !

Roland Reymondier
Ecrivain, conseiller en produits de nutrition

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