Aliments morts ou aliments vivants (2ème partie)

220px-Bouteilles_commerce_lait_cru_vache_Aveyron_sudPhoto Wikipédia – (2ème partie : Les enzymes de votre santé)*
Peu de gens savent que le docteur Bircher Benner fit l’importante découverte de l’alimentation vivante, au tout début des années 1900.
A cette époque déjà, il démontra non seulement cliniquement mais aussi par la deuxième loi principale de la thermodynamique (loi de l’entropie) que ce n’est pas l’énergie calorique des aliments mais le degré d’ordre de l’énergie qu’ils contiennent qui est décisif dans le maintien de la santé ou la guérison.
C’est également à cette époque,

qu’il décrivit l’énergie des cellules vivantes des végétaux crus en la comparant à la lumière solaire. Il désigna les cellules végétales vivantes sous le nom d’accumulateurs de lumière et les répartit en quatre degrés d’ordre selon leur proximité biologique de la photosynthèse. Ces quatre degrés devinrent la base la plus importante de sa diététique.

C’est en 1905 qu’il fit paraitre une théorie très en avance pour son époque :

« Les aliments vivants sont une accumulation de lumière que l’on peut mesurer ». Il démontra que les photons de la lumière solaire sont accumulés dans les cellules vivantes à la manière d’un laser et que des systèmes d’enzymes biologiques sont activés par cet effet lumineux d’une manière beaucoup plus intense que par l’énergie calorique.

Comme pour Newton : cela commence par une histoire de pomme.

Le docteur Max Bircher était né en Suisse le 22 août 1867. Après de solides études de médecine à Zurich, il ouvrit un cabinet de médecine générale dans le quartier industriel de Zurich.
C’est lors de sa première année de pratique qu’il contracta une jaunisse. Là, plus rien ne pouvait être assimilé. Son seul et unique aliment et remède fut de consommer des pommes crues.

D’autres que lui n’auraient pas apporté grande attention à ce petit miracle. Lui, il en fit la base de sa nouvelle approche thérapeutique.
Bircher-Benner était tellement convaincu de la puissance de guérison des fruits et légumes crus qu’il pratiqua entre 1895 et 1900 de très nombreuses expérimentations nutritionnelles sur lui, sa famille et même les patients qui semblaient convenir.
C’est en Novembre 1897 qu’il ouvrit une petite clinique privée pour exercer la diététique.

En 1904, il ouvrit un nouveau sanatorium dans le cœur des Alpes Suisses qu’il appela « Force vitale » qui permettait à celles et ceux qui venaient séjourner de vivre en harmonie avec la nature. La réputation de la clinique se répandit bientôt hors de Suisse et les patients étaient aussi bien des princes et magnats de l’industrie que des musiciens et figures littéraires.

Le nouvel enseignement sur la valeur nutritionnelle, selon Bircher Benner, était en contraste frappant avec les notions alimentaires habituelles, selon laquelle la valeur des denrées alimentaires est mesurée par sa teneur en protéines et en calories.
Selon Bircher-Benner, la nourriture ne doit plus être seulement un moyen pour assouvir la faim et faire un festin car, plus important encore, on doit garder un corps sain.
Les repas devraient contenir peu ou pas de viande, de pommes de terre,  de pain noir, de lait et de produits laitiers.
Signalons que Bircher fut incontestablement celui qui le premier entrevit l’intérêt des enzymes de vie dans l’alimentation humaine

Un mouvement de réforme qui venait d’Allemagne

Les aliments crus en tant qu’agents thérapeutiques devinrent populaires en Allemagne et dans les pays voisins au cours des années vingt et trente.
C’est en 1930 que le professeur Strauss se référant aux travaux des docteurs Gerson et Bircher Benner émettait une opinion positive sur l’impact des aliments crus sur le mécanisme global de la nutrition.

Le régime de Gerson devint célèbre en Allemagne dans le traitement de la tuberculose. Bien plus tard, le docteur Gerson s’installa à New York et formula une approche naturelle du traitement du cancer.
Le docteur Bircher connaissait bien l’aspect thérapeutique des enzymes puisqu’il fut le premier à pratiquer la cristallisation d’enzymes en 1926 dans le laboratoire de son sanatorium.

Il affirmait : « En thérapeutique, de nombreux enzymes sont utilisés dans les extraits de sucs digestifs. Qui dès lors, oserait continuer à dire doctement « les crudités sont indigestes. » ?

Qu’advient-il des enzymes contenues dans les aliments crus lorsqu’ils subissent la transformation de la cuisson ? Elles disparaissent irrémédiablement. En fait, du fait de leur nature protéique la chaleur les détruit. Elles ne peuvent nullement résister à une température supérieure à 40°.

L’étonnant régime du docteur Gerson

Max Gerson est né en 1881 à Wongrowitz (Allemagne) . Il a fréquenté les universités de Breslau, Wuerzburg,
Parce qu’il souffrait de migraines sévères, le docteur Gerson en guérit, en appliquant un régime « vivant ».
L’un de ses patients, en appliquant les principes alimentaire du Dr Gerson voit la guérison de sa tuberculose de la peau. Cette découverte conduit Gerson à étudier encore plus ce régime et lui permet de constater de nombreux succès pour des patients atteints de tuberculose.

Dans un essai clinique soigneusement contrôlé, 446 sur 450 patients atteints d’une tuberculose de la peau sont complètement guéris. Le régime Gerson devint célèbre en Allemagne, non seulement à l’encontre de la tuberculose de la peau mais aussi de toutes les autres formes de tuberculose.

C’est à cette même époque que Henry Charles Geffroy fit connaissance avec ce mode d’alimentation et guérit d’une grave insuffisance respiratoire causée par les gaz utilisés lors de la première guerre mondiale. Il devint le « vulgarisateur » de la méthode au travers d’écrits, de conférence, de journaux (La Vie Claire).

Le docteur Albert Schweitzer fut le plus célèbre patient du Dr Gerson. Ce dernier le guérit du diabète.
D’ailleurs c’est lui qui déclarait « Je vois dans le docteur Max Gerson un des plus grands génies de l’histoire de la médecine »

Gerson, ses guérisons du cancer en stade final : la polémique

Le régime de Gerson pouvant guérir plusieurs pathologies ordinaires pour le corps médical, cela pouvait se concevoir mais, guérir le cancer : non !

Le docteur Gerson a publié plusieurs dizaines d’articles au niveau dans la presse médicale en Europe mais fut totalement rejeté du monde médical dans son pays d’adoption : les Etats-Unis. Il finit par publier ses méthodes et découvertes en 1958 où il présente alors 50 cas de guérisons de cancer en phase terminale dans un livre intitulé « A cancer Therapy : Results of 50 cases ». Ce livre s’est vendu à 250000 exemplaires dans le monde.
Le docteur Gerson a subi les mêmes attaques que Gernez ou encore en un autre temps le docteur Beljanski, car il n’y a pas de plus grande faute pour le corps médical que d’affirmer que le cancer soit guéri par des moyens naturels !

Il existe un site américain concernant le docteur Gerson. C’est actuellement sa fille qui a repris le flambeau (voir interview youtube en anglais).

Nous aurons certes l’occasion de reparler du régime Gerson mais revenons au sujet de l’alimentation vivante qui est le cœur de cet article.

Les bienfaits du lait cru

Vous avez bien lu ! On parle des bienfaits du lait !

Avant qu’on ne le pasteurise, le lait cru fut en vogue et de nombreux médecins le préconisaient. Au dix neuvième siècle, le lait cru était accessible dans toutes les épiceries et les fromageries. On livrait même ce lait à domicile.
Les vaches paissaient dans les pâturages et se nourrissaient d’aliments naturels. Quand les gens émigrèrent dans les villes, le lait devint alors une denrée commerciale.

On créa des vaches au pis plus gros pour améliorer la rentabilité de l’élevage laitier. En fait, obliger un animal à produire plus de lait qu’il n’en a besoin pour nourrir sa progéniture, c’est mettre en danger son économie interne et accroître les risques de maladie.

Quand le lait fut une denrée commerciale, de nombreux individus le manipulèrent et il devint de ce fait davantage sujet à la contamination bactérienne.
En fait, le constat fut le suivant : on obtint de grandes quantités de lait de qualité vraiment inférieure…

Ensuite, la tuberculose, inexistante avant, devint en quelques années une maladie commune dans les troupeaux. Alors, la pasteurisation devint nécessaire pour enrayer la contagion.

Dès que cette pasteurisation fut généralisée, l’effet positif du lait disparut et ce lait qui, en d’autres temps soignait, devint un produit non adapté pour nous.

Pourtant, si nous voulons nous faire une idée de l’utilisation du lait comme remède, il faut avoir accès au livre du docteur Potter publié en 1908 sous le titre : le régime lacté, un remède aux maladies chroniques.

Avant de lire les affirmations qui vont suivre, il faut que vous soyez convaincu que le lait dont il est question est cru et possède ses enzymes intactes

« Les obèses et les constipés doivent consommer des fruits pendant au moins 36 heures avant de se mettre au régime lacté. Les mille derniers cas dont je me suis occupé consommaient environ un litre et demi par jour. Si le régime ne comporte que du lait, il peut être dangereux d’en consommer moins. Il faut boire un verre de lait toute les demi-heures. Un régime minimum de quatre semaines se révèle en général suffisant pour soigner les maladies suivantes : prostration nerveuse, faiblesse généralisée, trouble de la peau, anémie simple, catarrhe, constipation, dyspepsie, indigestions, rhume des foins, insomnie, ulcère gastrique, malaria, névralgie, neurasthénie et les premiers stades de la tuberculose, des rhumatismes et des maladies rénales…… »

Il est certain que l’administration de lait cru faite par le docteur Potter était en fait un traitement enzymatique. L’administration de lait cru offre un repos des mécanismes enzymatiques digestifs de notre corps permettant à ce dernier de restaurer le mécanisme de réparation des enzymes métaboliques.

Pourquoi le lait est devenu dangereux

Le lait vendu actuellement est donné par des vaches qu’on entasse et que l’on nourrit à partir d’aliments déshydratés, bourrés d’additifs qui stimulent la lactation. Les antibiotiques et les hormones sont des corps qu’on ajoute tous les jours à leur ration alimentaire.

Les petites vaches d’antan avec leur production journalière jugée aujourd’hui ridicule avaient un métabolisme moins sollicité et produisaient un lait infiniment plus sain.
L’industrie laitière prend comme critère le pourcentage de matières grasses comme élément de référence. Pourtant, la valeur d’un lait ne peut se juger que par ses effets bénéfiques, ceux dont parlait le docteur Potter.

Qui peut profiter d’un effet positif du lait pasteurisé?

Lorsqu’on observe l’histoire du lait, on constate une chose : privé de ses enzymes il perd une partie de ses saines propriétés et toute qualité curative. Ce n’est plus un aliment vivant, mais un aliment mort !

Depuis des temps immémoriaux, le lait cru et ses produits dérivés étaient consommés dans les Balkans. Les anciens Danois absorbaient énormément de beurre cru. D’après Metchnikoff (prix Nobel au début du siècle dernier) de nombreux paysans bulgares vivaient plus d’un siècle car ils consommaient du lait cru et des produits qui en dérivaient.

Les questions légitimes qui se posent : pourquoi ces personnes n’étaient-elles pas victimes des ravages du cholestérol ? Pourquoi aucune intolérance ?

Pour le docteur Howell, une seule explication à ce phénomène : seules les enzymes vivantes contenues dans le lait cru offrent un aspect bénéfique de l’utilisation du lait cru en évitant les désagréments….

Quand le beurre cru soignait avec profit le psoriasis

Au début du siècle dernier, le docteur Grubb prescrivait à tous ses patients de manger du beurre pour soigner le psoriasis. Ce qui est incroyable, c’est qu’il conseillait de manger jusqu’à 1 kg de beurre cru par semaine pendant six semaines. Cela parait fantastique puisqu’on assistait alors à de véritables guérisons….
La lipase est l’une des principales enzymes du lait et on la trouve en quantité respectable dans le beurre cru. Certains médecins ont noté de bons résultats dus aux enzymes, dans des cas de psoriasis. Il s’agit de la pancréatine en comprimés (extraits pancréatiques). Il semble indéniable que les enzymes du beurre cru non pasteurisé soient extrêmement salvatrices du fait qu’elles soient activées par la salive (début de la digestion par la ptyaline)

Que pouvons-nous penser ?

L’idée défendue ici n’est pas de faire l’apologie des produits laitiers mais de comprendre ce qui s’est passé pour qu’un aliment comme le lait, très apprécié autrefois comme agent thérapeutique, soit devenu un vrai poison…

Même le docteur Vogel, très connu dans le domaine des médecines alternatives, avait mis au point le Molkosan à base de petit lait lacto fermenté, aux propriétés inestimables !

Oui nous voulons comprendre en quoi ce vingtième siècle à tellement bouleversé notre alimentation qu’il en a fait un facteur d’allergie et d’intolérance tant au gluten, qu’au lait.

Cela mérite bien une troisième partie que nous traiterons dans les jours qui vont suivre…

Roland Reymondier
Conseiller en produits de nutrition

*Lire ou relire la 1ère partie : « Aliments morts ou aliments vivants » et…