Un beau livre pour aimer la montagne

Pas tout à fait nouveau : ce livre était, pour l’essentiel, paru voici quelques années chez un éditeur packageur à la fiabilité incertaine. Le revoilà, publié par les Editions Ouest-France, dans une version actualisée et améliorée. Un bon moyen d’aller quêter (par le rêve ou sur ses deux pieds) autre chose que la laideur, la pollution et l’agressivité ordinaires…

(En voilà l’introduction.)

Marcher : le haut désir !

Marcher – en montant …

Avancer. S’élever dans la pente. Lutter contre la gravité et les éléments. Longer un torrent. Se glisser dans des fourrés ou se hisser sur un glacier. Passer entre les arbres des forêts ou se laisser fouetter par le grésil sur une crête… Porter son corps là-haut ; vers l’horizon ; vers le ciel… Pas seulement le corps : l’esprit. Certains diraient : l’« âme »…

Nul ne peut marcher dans la montagne sans changer ses émotions, ses comportements, ses pensées, jusqu’à ses rêves. Les sentiers d’altitude se méritent. Ils sont souvent malaisés, caillouteux, inégaux, dangereux. Ils requièrent qu’on n’écoute pas sa paresse. Ils exigent de l’énergie et de la persévérance. Ils peuvent devenir odieux. On y a le cœur qui bat la chamade, on y souffre de tous ses muscles. On en bave.

On aime cette douleur. On tire bénéfice de cette passion. Le corps s’habitue à l’effort, aux épines, aux orages, à la chaleur ou à la neige. La respiration devient plus ample. Le flux sanguin nourrit les cellules. Les muscles, les os, les articulations se confortent. Le tonus s’améliore – et le moral suit. Le cerveau sécrète des endorphines, ces molécules cousines de la morphine, qui sont les hormones naturelles du plaisir.

On rejoint, par la pensée, la cohorte des vagabonds aux semelles de vent, des naturalistes de terrain, des philosophes ambulants, des romanciers, des peintres, des musiciens et des poètes qui se sont plu à contempler la planète sur les lacets des hautes terres, au cœur des plus farouches paysages.

Marcher dans la montagne : la meilleure façon d’être Homo sapiens. Le meilleur moyen de devenir un humain ; peut-être pas si sage ; mais heureux !

Yves Paccalet

Voir son site : www.yves-paccalet.fr