Ecologie : un ministre aux habits de l’Empereur* !

Photo Wikipédia – C’est avec fougue et sincérité que Nicolas Hulot a revêtu les habits d’un ministre de l’écologie mais n’est-il pas, comme pour le conte d’Andersen, un ministre nu. Beaucoup d’éléments récents nous amènent à penser et, nous le regrettons certainement autant que lui, qu’il en a tout l’air. Une analyse rapide des dernières nouvelles nous oblige à constater:

  • Absence  de crédit pour les agriculteurs bio…..
  • Centrales nucléaires : on fait avec …
  • Glyphosate : on reconduit…
  • Disparition des abeilles…

En fait, aucune réponse satisfaisante ! C’est plutôt des atermoiements que nous considérons comme un accommodement à la puissance économique libérale, voire un constat d’échec à tel point qu’on en resterait à espérer un dernier sursaut…claquer la porte en disant haut et fort ce qu’il en est !

René Dumont se présentant à la présidence de la République en 1974 avait déjà prévu ce que nous vivons actuellement. Il y a plus de quarante ans, il prévoyait que la denrée qui se ferait la plus rare serait : l’eau.

L’urgence est là et on la soigne avec des mots

 L’urgence d’une terre qui n’en peut plus n’est rien fasse aux impératifs du soi disant mieux être économique !

L’urgence sur pas mal de dossiers brûlants, nous l’avons compris, c’est : ne rien faire à l’encontre d’un mode de vie basé sur le consumérisme égoïste. Pour les humains que nous sommes, le nœud du problème n’est pas la réduction du parc de centrales nucléaires et l’engagement pour des énergies moins polluantes. Non !

Pour venir à bout du réchauffement climatique, il faut combattre le mal à la source : la trop grande puissance de l’argent, du profit immédiat faisant fi des valeurs humaines.

Personne n’ose l’avouer, l’argent nous fait devenir aveugles comme ce fut le cas des serviteurs du conte d’Andersen ! Alors, les petites gens, dont l’auteur de ses lignes fait partie, recherchent eux aussi le toujours plus. Lorsque l’on pense à mai 1968, on peut simplement constater qu’une famille de cette époque  en seulement dix ans, est passé du lavoir communal à la machine à laver électrique, du poste à galène au poste à transistors, d’une cave fraîche à un réfrigérateur, d’une soirée autour d’un plafonnier de cuisine à jouer aux cartes, à la télévision en couleur et puis encore le tourne disque…et que dire aujourd’hui, le bilan actuel est édifiant !  Toujours plus de consommation électrique dans toutes les pièces de la maison, toujours plus de portables, toujours plus de communications, toujours plus de voyages aériens, toujours plus de…Alors, pour consommer plus, il faut gagner plus et, d’ailleurs, c’est déjà à cette époque qu’on créa cette définition : «  société de consommation »

C’est la recherche de croissance qui dégrade l’environnement

En fait, la recherche d’une croissance exponentielle est « dévoreuse » d’énergie, celle du « toujours plus ».

Les « premiers de cordée » quand ils ont une voiture désirent en posséder une autre, quand ils ont une maison, il leur en faut une autre plus grande, plus spacieuse. A y regarder d’un peu plus près, on se demande si la terre n’a pas été faite pour la seule satisfaction de leurs désirs !

Ces empereurs du paraître

Les idées majeures de ceux qu’on désigne comme des élites et «  premiers de cordée » sont essentiellement des idées qui leur permettent d’avoir beaucoup d’argent avec un investissement sans trop de risques. Ces entrepreneurs français privilégient les entreprises dont la rentabilité est certaine mais qui malheureusement sont sur le point de faire un dépôt de bilan.

Alors, sûrs de faire un bon investissement, ils rachètent immédiatement ces entreprises et les revendent à des prix élevés en réduisant les coûts donc souvent les salariés.

En fait, ce type d’entreprises leur permet de réaliser d’importantes plus-values car elles bénéficient d’une législation intéressante. L’idée d’investir pour revendre c’est quand même autrement plus génial pour gagner de l’argent que d’investir sur l’humain.

Pour accroître Leur fortune, rien de mieux que la spéculation boursière  financière. C’est comme cela qu’on peut côtoyer de nombreux hommes politiques.

Enfin, ces fameux paradis fiscaux ont été faits pour eux seuls. Par de multiples stratégies fiscales, ils vont pouvoir passer entre les mailles du filet de l’imposition…étrangement, en toute légalité et immoralité.

Un impératif : revenir aux vraies valeurs de Mai 1968

Le Président Macron veut célébrer le cinquantième anniversaire de Mai 1968 et c’est tout à son honneur. Pour nous, les « anciens combattants » de cette lointaine époque pour lui, cette flambée d’insurrection était à des années lumière d’un libéralisme où le seul pouvoir est détenu par une minorité qui possède presque tout ! Quoique, en 1968, c’était de « gentils » patrons plutôt paternalistes, certes déjà très proches des politiques mais très loin du capitalisme actuel !

C’est, dès cette époque, que Pierre Rabbhi fit l’acquisition d’une petite ferme en Ardèche et qu’il prôna un retour à la terre et une sobriété heureuse…. Quelques années plus tard, il fut rejoint par un chanteur au sommet de sa gloire, toujours dans cette Ardèche mythique, à savoir Jean Ferrat.

Ce dernier en 1961 chantait «  il faut savoir ce que l’on aime et rentrer dans son HLM manger du poulet aux hormones ».  » la montagne »

Mai 1968 fut pour certains comme Claude Aubert, un vrai retour aux valeurs de la terre. Dans la foulée, il créa Terre Vivante, dans le Trièves, au sud de Grenoble.

Etre agriculteur revêtait aux yeux de beaucoup les valeurs d’un retour aux racines profondes et authentiques ! C’est à cette époque que l’agriculture biologique trouvait sa raison d’être: un vrai retour à la Nature et cela dit un peu comme une vocation.

L’écologie de cette période n’était pas un fond de commerce de droite ou de gauche et encore moins une démagogie électorale.

C’est aussi à cette époque qu’on a vu apparaitre les premiers magasins d’alimentation naturelle, les premières petites entreprises de la bio et de  la diététique dont les valeurs essentielles étaient et sont toujours basées sur l’humain et la qualité des produits.

Il faut soigner la terre: ce pourrait être le message de la COP 23

Pour nous les choses sont claires: Il faut soigner la terre et elle en a bien besoin. La suppression des aides aux soignants de notre terre, les agriculteurs biologiques, montre à quel point l’esprit de mai 1968 est enterré ! 

Il faut comprendre que la véritable écologie ne se fait pas à l’Assemblée Nationale, dans un cabinet ministériel ou à l’Elysée mais dans la boue, dans la manne, dans le ruissèlement d’un torrent, dans la réfection d’un moulin à huile, dans le reboisement, dans le désherbage manuel, dans un retour aux valeurs qui font l’humanité.

Quels jeunes gens actuellement voudront retourner à la terre pour des salaires de misère?  Quelle valeur peuvent avoir les produits de l’agriculture biologique en provenance de tel ou tel pays qui n’applique pas les normes précises que nous réclamons en France.
Qui voudra payer le vrai prix d’une huile d’olive biologique produite en France, alors que celle qui vient d’Espagne peut coûter 3 fois moins cher ?

Enfin, que veux dire le terme biologique quand, apposé sur un paquet de gâteaux, les ingrédients affichent 3 fois plus de sucre  qu’il n’en faut et de matières grasses « trans » ne devant pas y figurer ?

Ce sont ces vraies questions qu’il faut se poser pour développer une économie sérieuse basée sur des bons produits, l’humain, l’écologie, et qui soit reconnue par l’ensemble de la population afin d’assurer des revenus justes et décents à ses acteurs.

En fait, aux dernières nouvelles, Monsieur Macron ne veut plus célébrer mai 1968 dans les salons chics de l’Elysée…. Selon lui, il y avait trop d’utopies à cette époque car dit-il, nous avons vécu trop de désillusions…

Qu’il se rassure, la terre et ses habitants, en a assez de ces désillusions chimériques et ne peut pas se nourrir de propos creux qui comme par miracle vont la soigner.

S’il y a un lieu où l’emploi peut revenir, c’est bien dans le milieu naturel, dans les champs, les forêts, les vastes prairies. C’est là seulement que l’homme peut s’épanouir, se ressourcer, retrouver la vraie écologie, celle qui, nous en sommes certains, peut et doit sauver notre planète malade. Il y a urgence !

Acteur-Nature